Le collectif des avocats de la famille Thomas Sankara s’indigne du comportement de Gilbert Diendéré suite au verdict rendu ce 07 avril 2022. Pour le collectif, ses excuses n’étaient pas sincères puisqu’il laissait paraître aucun regret et s’est permis de brandir le point à une foule qui scandait son nom à la sortie de la salle après le verdict final.
A en croire maitre Stanislas Sankara, « déjà dans la salle, il a utilisé le peuple qui était là comme des militants venus à un meeting ». Il ajoute, « pour quelqu’un dont le parquet a requis 30 ans de prison, amuser la galerie de ce contexte, c’est un manque de sérénité. Il a même défié les gardes de sécurité qui l’accompagnait en baissant la vitre et sortir pour brandir le point à ses militants. C’est la même attitude d’arrogance qu’il a eu durant tout le procès. Je ne sais pas pourquoi il est si arrogant devant un tribunal qui le juge pour des crimes odiaux. Je crois qu’il aurait pu avoir l’humilité de contribuer à la manifestation de la vérité ».
Pour maitre Prosper Farama, les excuses à la barre de Gilbert Diendéré étaient hypocrites. « Quand je l’ai entendu au procès dire qu’il présentait ses excuses à la famille, qu’il était meurtri par ces crimes et que j’ai vu ses attitudes à la fin, je me suis dit qu’il y a une hypocrisie. Il n’a eu même pas la moindre pudeur pour la famille. On parle d’assassinat de 13 personnes », dit-il.
« Que ce soit dans la sociologie africaine, dans le cadre judiciaire, on reconnaît le pardon à quelqu’un qui fait office de repentance»
Pour ce qui s’agit de la réconciliation, maitre Prosper Farama se demande si on peut parler de réconciliation à quelqu’un qui n’a jamais demandé pardon, qui ne s’est jamais repenti. « Que ce soit dans la sociologie africaine, dans le cadre judiciaire, on reconnaît le pardon à quelqu’un qui fait office de repentance. Quelqu’un qui ne se repend pas, qui ne demande pas pardon, qui ne reconnaît pas sa faute, comment vous voulez qu’il y ait réconciliation. Il parait qu’en Afrique, on peut pardonner sans qu’on ne demande pardon ».
Il poursuit en disant que le concept de la réconciliation doit être clarifié, « il faut qu’on nous explique le motif de la réconciliation. Qui est en guerre contre qui ? Apparemment c’est le CDP d’avant qui serait en guerre contre ses amis d’avant mais, est ce que ça c’est une guerre nationale ? Quand on perd le pouvoir ce n’est pas une guerre nationale, quand on a assassiné quelqu’un, ce n’est pas une guerre nationale ».
Nafisiatou VEBAMA
Infowakat.net
