Quel homme aura été Paul Kaba Thiéba ?

Méconnu de ses compatriotes jusqu’à sa nomination le 6 janvier 2016 après les élections présidentielles, Paul Kaba Thiéba avait pour « boussole » le PNDES (…..), le référentiel de développement basé sur le programme de Roch Kaboré.

En trois ans à la tête du gouvernement, il a dû faire face d’entrée de jeu au problème sécuritaire qu’est le terrorisme. Il venait en effet, à peine d’accéder aux marches que les terroristes ont frappé pour la première fois la capitale burkinabè le 15 janvier 2016.  Depuis lors, ces forces du mal n’ont cessé de mettre à rude épreuve notre pays et le gouvernement Thiéba causant ainsi plus de 280 morts.

Comme si le terrorisme ne suffisait pas, le gouvernement Kaba a dû affronter de multiples crises sociales notamment au sein des syndicats de la fonction publique. Des agents de santé à ceux de l’économie et des finances, en passant par la crise des transporteurs, et de celle qui a cours au sein de la garde pénitentiaire, Paul n’a eu guère de repos.

Autres éléments perturbateurs, la démission du ministre de la culture Tahirou Barry le 26 octobre 2017 et les crises liées au foncier auxquelles d’ailleurs le ministre Thiéba n’a pas pu apporter de solutions concrètes jusqu’ici pour palier le problème.

A cela s’ajoute le « talisman-gate » qui n’a pas fait l’unanimité au sein des Burkinabè qui voyaient en l’acquisition de ces véhicules ministériels le refus de l’Etat de réduire son train de vie pendant que celui-ci demande à la population des sacrifices pour le bien de la nation.

Le secteur de l’éducation lui aussi a été touché. L’on se souvient que les enseignants menaçaient de ne pas assurer la tenue des examens scolaires de 2017 si leurs statuts n’étaient pas valorisés.

Derniers remous en date, l’inflation du prix du carburant, l’augmentation des taxes et les tueries de Yirgou.

Bien que par moment maladroit dans sa communication le moins que l’on puisse dire c’est que le premier ministre a le mérite d’avoir été honnête avec lui-même.

L’une des victoires dont peut se targuer le gouvernement Thiéba, c’est d’avoir au moins impulsé des réformes dans le domaine de la santé notamment avec la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans et la volonté d’introduire l’assurance maladie. Bien qu’il y ait eu des ratés, cette mesure a, à n’en point douter permis d’alléger le poids des charges liées à la santé pour les couches les plus vulnérables.

Diplomatiquement, l’on peut dire que le Burkina a renforcé ses liens de coopération avec les autres pays et a même renoué avec son partenaire chinois. Et de ce partenariat semblent se dessiner des projets d’envergure.

Du côté des infrastructures routières, même s’il reste encore beaucoup à faire, on peut noter la réhabilitation de 5 000 km de route et près de 600km en cours de bitumage, et la réalisation en 2017 de 1400 km de pistes rurales d’après son « bulldozer » Eric Bougma ministre des infrastructures.

Une autre fleur que l’on peut lui jeter à travers son ministre des finances Rosine Sorry/Coulibaly,  c’est d’avoir su géré la question du fonds commun en plafonnant son montant à 25% du salaire de base des agents de la fonction publique.

La lutte contre l’incivisme dans toutes ses formes, la corruption, et le chômage sont entre autre des secteurs dans lesquels le gouvernement a essayé tant bien que mal d’apporter des solutions.

Paul Kaba Thiéba, presque toujours en retard à ses rendez-vous de presse, aura tout de même, pour une première expérience en politique, été un homme franc, et de devoir malgré les multiples tumultes auxquels il a fait face.

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net