Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN), après avoir rencontré le vendredi 20 janvier les militaires radiés, le lundi 23 les ex-policiers, et le mardi 24 janvier dernier les blessés et les parents des victimes du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, a rencontré l’Association nationale des travailleurs déflatés (ANTD) ce mercredi 25 janvier 2017 au conseil économique et social (CES). Elles sont au totale 42 structures représentées par l’ANTD qui ont été « liquidées » suite aux mesures prises par le Programme d’Ajustement structurel (PAS).
Ils sont environ 6000, les ex travailleurs provenant des sociétés industrielles et commerciales, des banques, des mines, des transports et de l’agriculture. Reconstitués en association (ANTD), ces ex travailleurs s’étaient déjà déplacés au HCRUN pour s’enquérir de l’état d’avancement de leur dossier le 27 juillet 2016. Pour le HCRUN, cette deuxième rencontre marque le début du traitement du dossier.
Le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale, commis par la loi de la république pour piloter le processus de la conciliation et de la réconciliation met en œuvre ses actions dans le cadre des missions spécifiques et des attributions déterminées qui lui sont formulées. Cette institution, dans le but de réaliser la mission qui lui est assignée, s’est donc fait le serment de traiter les 5065 dossiers qui lui sont confiés en toute indépendance et dans une totale impartialité, et ce avec la diligence souhaitée. Pour respecter ce serment, le HCRUN a donc rencontré les ex travailleurs pour une fois de plus les écouter sur ce qu’a été leur vie après leur licenciement.
Au sortie de la rencontre, Karim NIAKARA, président de l’ANTD a laissé entendre que l’association a espoir parce que, dit-il, « vu tout ce que nous avons vécu comme problèmes et comme difficultés, avec des soucis de déscolarisation des enfants, des divorces, etc. nous espérons que le haut conseil va être sensible à nos préoccupations ».
Les travailleurs déflatés espèrent rentrer dans leurs droits parce que, à les entendre, la banque mondiale a fait des promesses en préconisant que l’on paye 60 mois de salaire à chaque travailleur déflaté. « Dommage ! Cette situation n’a pas été réglée. Elle a été réglée de façon disparate, pratiquement insignifiante », s’est indigné Karim NIAKARA. De ce fait, l’ANTD dit compter sur le HCRUN pour vraiment obtenir réparation.
Quant au président du HCRUN, Benoit Kambou, il a indiqué que son institution fera ce qui est à son pouvoir pour dire le droit, c’est dire, « faire en sorte qu’ils (travailleurs déflaté) rentrent dans leur droit » en faisant des propositions. A l’en croire, les conditions dans lesquelles ces sociétés ont été « liquidées » et les conséquences sociales qui y sont liées à savoir les décès, la déscolarisation des enfants, le suicide, des vivants qui sont en sursis, font suite aux mesures prises par le Programme d’Ajustement structurel (PAS).
Pour ce qui est des actions qui seront menées par le haut conseil pour permettre à ces travailleurs de rentrer dans leur droit, Benoit KAMBOU a fait savoir que son institution enregistrera d’abord les doléances de ces travailleurs, et ensuite, il exploitera cet enregistrement. Aussi, a-t-il confessé que sur les 42 associations représentées par l’ANTD, il n’y a que 3 qui ont pu intervenir à ce jour. « On sera là peut-être jusqu’à demain pour les entendre », foi du président du HCRUN.
Armand Kinda
Infowakat.net
