C’est peu de dire que les déboires judiciaires de Nicolas SARKOZY concernant le présumé financement de sa campagne présidentielle par des fonds libyens en 2007 passionne en Afrique. Et pour cause, pour bon nombre d’africains, ce ne serait-là que le juste retour des choses. Au regard notamment de la manière jugée choquante avec laquelle l’ancien Chef de l’Etat français a par la suite pris les devants de la coalition internationale qui a renversé l’ex-Guide. Ce dernier sera livré à un lynchage public devant les caméras du monde entier.
Nicolas SARKOZY, l’auteur du fameux discours de Dakar en 2007, mis en examen et entendu pendant presque deux jours par la Justice française au sujet du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 ? En Afrique, la cause est entendue pour l’ancien président français que personne ne croit d’ailleurs lorsqu’il affirme urbi et orbi et n’avoir bénéficié d’aucun centime de la part de Kadhafi et de son régime.
Ce d’autant plus que les populations africaines font un lien direct entre la chute du régime Kadhafi en 2011 et la recrudescence du terrorisme dans la bande sahélo sahélienne à partir du Nord Mali en 2012. D’où leur colère contre le promoteur de l’ « immigration choisie ».
Reconnaissance ou ingratitude ?
C’est que malgré ses frasques et son long règne, Kadhafi qui a prit fait et cause pour l’Union Africaine dont il entendait incarner le renouveau et le leadership au plan international est loin d’avoir été vomi par la rue africaine. Sur les réseaux sociaux et dans la presse satirique l’on se délecte d’ailleurs du sarkogates. Il (le feuilleton politico judiciaire) est même perçu à certains endroits comme la monnaie de l’ingratitude.
Alors chacun y va de son petit piment, de son commentaire acerbe pour dénoncer ses dirigeants occidentaux peu vertueux, familiers des leçons de morale et des tirs à boulets rouge sur un continent insuffisamment entré dans l’histoire mais dont ils n’hésitent pas à happer les sous dès lors qu’il s’agit de financer leurs activités politiques.
Des diamants de BOKASSA aux djembés de COMAPAORE en passant par les sacs à sous de BONGO ou de SASSOU, bref l’argent de la « pauvre » Afrique coule à flot sur les rives politiques de l’Hexagone. Le tout sur fond de collusion mafieuse.
Jules SIMON
infowakat.net
