La sécurisation frontalière reste un défi majeur à relever dans les pays de la sous-région. Sous la contribution de l’organisation National Democratic Institue (NDI), il est organisé un forum sous régional sur la gouvernance démocratique du secteur de la sécurité au Sahel à travers le programme Sahel, du 29 novembre au 1er décembre 2016 à Ouagadougou/ Burkina Faso. Ce forum a été un cadre de réflexion, d’échange et de partage d’expériences pour les acteurs de la société civile, de l’exécutif et des élus nationaux.
Placé sous le thème, le theme « Mutualisation des initiatives des acteurs du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour contribuer à la sécurité humaine dans la sous-région du Sahel », le forum a réuni les membres des commissions de défenses et de sécurités des Assemblées nationales du Burkina Faso, du mali et du Niger ainsi que des membres des ministères chargés de la sécurité des trois pays mais aussi ceux des organisations de la société civile de ces trois pays. Pendant 3 jours, les participants ont guidé leurs réflexions sur les défis sécuritaires lourds à relever dans les 3 pays que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Après avoir donc examiné le contexte sécuritaire dans les trois pays et dans la sous-région du sahel, les initiatives en cours, les défis de la sécurité humaine dans l’espace sahélo-saharien, et les mécanismes, stratégies, actions et instruments sous régionaux et régionaux relatifs à la démocratie, à la bonne gouvernance, à la prévention et à la gestion des défis liés à la sécurité, les participants ont conclu que la question sécuritaire est très préoccupante dans les pays de la sous-région.
De ce fait, ils ont formulé plusieurs recommandations à l’endroit des parlementaires, des exécutifs des 3 pays, des OSC et des partenaires techniques et financiers en vue de résoudre au mieux la question sécuritaire dans les 3 pays. De ces recommandations, il a été mention de l’harmonisation des législations en vue de mettre à la disposition des organes et des structures compétences des textes communs afin de faciliter des actions complémentaires des services de sécurité des trois pays. Aussi, les participants ont-ils exigé l’augmentation du nombre de postes frontaliers et la dotation des agents de sécurité en moyens opérationnels ; l’élargissement du programme sahel à d’autres publics cibles tels que les médias pour leur formation et implication dans la vulgarisation des notions de gouvernance démocratique du secteur de la sécurité en vue d’une large connaissance des questions sécuritaires par les populations ; etc.
Des engagements ont aussi été pris par les participants venus du Burkina Faso, du Mali et du Niger. De ces engagements, les participants ont fait savoir qu’ils s’attèleront à l’appropriation de ces recommandations au niveau national de chaque pays. Ces recommandations, à en croire le député Lona Charles Ouattara, représentant les parlementaires à ce forum, seront des coupe-feux pour les pays du sud en vue de mettre fin à la situation que vit actuellement le Mali de sorte à éviter qu’il y ait des contagions à d’autres pays.
De la suite des différentes recommandations formulées par les participants, Ibrahim Diallo du Mali a estimé que les problèmes de sécurité constatés partout dans le monde sont multinationaux. Dans ce sens, a-t-il voulu que la gouvernance démocratique de la sécurité puisse impliquer tout le monde dans la gestion de la sécurité. « Les 3 pouvoirs doivent s’impliquer dans la gestion de la sécurité de tous les pays car la gouvernance démocratique se veut inclusive », a estimé le Marchal Marie Laurence Ilboudo. « Il est plus qu’urgent d’agir », a martelé Abas Mallam du Niger. Pour lui, la question sécuritaire se pose comme une urgence à laquelle il faut immédiatement agir. « Il faut agir ou périr », a-t-il dit. Dans ce sens, il a fait savoir que les participants ont identifié un certain nombre d’actions communes qu’ils s’attèleront à mettre en œuvre.
Aussi, les participants ont-ils pris l’engagement de pérenniser ce cadre de dialogue et d’échanges multi acteurs sur la gouvernance démocratique du secteur de la sécurité entre les trois pays. Des activités conjointes seront organisées dans ce sens pour le rapprochement des FDS et la population civile, surtout en zone frontalière ainsi que la mise en place d’un cadre ad hoc multi acteur d’échanges et de dialogue sur les questions de sécurité, etc.
Armand Kinda
Infowakat.net