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Terrorisme et stabilité constitutionnel : la démocratie à la domestication de l’insécurité

Le Burkina Faso, pays du Sahel, est en proie depuis 2015 à des attaques terroristes récurrentes. En 2020, quelque 6,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leur président et leurs députés. Pourtant, on estime à un million le nombre d’électeurs qui n’ont pas pu s’exprimer à cause de l’insécurité. Aujourd’hui, le Pr Abdoul Karim Saïdou, enseignant-chercheur à l’Université Thomas Sankara revient sur la capacité des régimes démocratiques à faire face au terrorisme.

« Terrorisme et stabilité constitutionnel : faut-il désespérer quant à la capacité des régimes démocratiques à y faire face ? » était le sous thème du panel organisé le jeudi dernier à Ouagadougou, par le CGD. Pour le panéliste, Abdoul Karim Saïdou, la résilience de la démocratie face à l’insécurité est tributaire de la capacité d’adaptation des acteurs politiques aux crises sécuritaires.

Et le politologue de poursuivre que la cohabitation entre la démocratie et l’insécurité est possible. Ensuite, il a démontré que la démocratie peut dans certaines circonstances être, elle-même, une solution à l’insécurité. Là, il a évoqué la dimension littéraire, participative et électorale de la démocratie.

« La démocratie permet aux citoyens de s’exprimer, de donner leur point de vue sur la gestion de l’insécurité. Donc ce débat citoyen qui se construit autour de l’insécurité permet à l’autorité en place de prendre en compte un certain nombre d’idée, de proposition venant des citoyens », a-t-il souligné.

Pour ce qui est de la dimension participative, il a rappelé que l’organisation du forum national sur la sécurité au Burkina en 2017 a permis de mettre en place un mécanisme de coproduction de la sécurité.

Abordant la dimension électorale de la démocratie, il a noté que les élections sont un moment de confrontation des programmes politiques permettant de booster la réflexion programmatique. « Dans la réalité on a vu qu’au Burkina, les élections couplées de 2020 ont permis aux différents candidats de mettre l’accent sur la question sécuritaire », fait-il savoir.

De son point de vue, l’alternance peut contribuer à réduire l’intensité de l’insécurité. Il en veut pour preuve le cas du Nigeria où l’élection présidentielle ayant conduit Muhammadu Buhari, en 2015, à la tête du pays « a permis de porter un coup dur à Boko Haram ». « La démocratie permet au citoyen de choisir le candidat qui sait apporter une réponse efficace à l’insécurité », a-t-il insisté.

Mais, dira le Professeur Saïdou, l’insécurité peut mettre en difficulté la démocratie. « L’insécurité, lorsqu’elle atteint un certain nombre d’intensité, elle peut compromettre le respect du calendrier électoral », a-t-il conclu.

Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net

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