Le Président Burkinabè le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a, par décret présidentiel, nommé ce jeudi 03 février 2022 Dr Albert Ouédraogo à la tête du gouvernement de la transition. Economiste, spécialiste en développement des entreprises et en management, le nouveau Premier ministre est appelé à relever les défis qui l’attendent.
Dr Albert Ouédraogo, ce travailleur du privé était jusque-là méconnu par le grand public Burkinabè. Il dirige désormais le gouvernement de la transition avec à la clé, la « restauration » de tout une Nation durement désorientée tant au niveau sécuritaire qu’économique.
Chargé de mettre en œuvre l’agenda de la transition politique, les actions de ce haut cadre qui connait le Burkina profond, sont attendues sur le terrain. Bientôt, la totalité de son gouvernement fort de 25 ministres sera connue. Il lui appartiendra de faire un choix judicieux des ministres et les mettre en face de leurs responsabilités.
Les défis sont énormes et il faudra qu’il use de toutes ses qualités et relations pour faire avancer le Burkina. Il faut surtout un programme qui favorise la croissance économique pour sortir le Burkina de sa misère profonde.
Les timides efforts entrepris ici et là, comme le laissent entrevoir certains taux de croissances souvent flatteurs, ont vite été balayés par des années de crises sécuritaires. Le secteur agricole reste très vulnérable aux retournements de conjoncture, qu’ils soient d’origine intérieure ou extérieure : aléas climatiques (mauvaises pluviométriques), fluctuations des cours sur les marchés internationaux mettant en agonie l’économie Burkinabè.
Pourtant, les économies du Burkina Faso restent largement des économies de subsistances. La dynamique urbaine et rurale est bien là pour en témoigner. Le Burkinabè qui vit dans le quartier Somgandé sait qu’il vit beaucoup moins bien maintenant qu’avant. Tout comme le citoyen qui vit à Kelbo constate aujourd’hui avec amertume, que c’est plus difficile pour lui que par le passé. Ainsi, ce moment est venu pour permettre au Burkina de décoller économiquement.
Espérons qu’au regarde de son capital d’expérience et de son dynamisme, le premier ministre saura donner une nouvelle impulsion et supplémentaire aux politiques économiques Burkinabè en faveur des ruraux qui représentent 80% de notre Nation.
Pour ce qui est de l’administration publique, il importe dès le début de dégager une doctrine technique qui permette d’éliminer les tâtonnements actuels ou futurs au niveau des services et la réduction du train de vie de l’Etat.
L’autre point de vue est la nécessité d’imposer les secteurs d’investissement aux compagnies privées minières. Il est souhaitable que l’Etat à partir des nécessités de réalisation de son propre plan de développement, mette un frein à certaines anarchies en orientant les faits économiques avec ces dernières. Cela passe par une prospection systématique du secteur minier permettant de faire définitivement le bilan des richesses minières afin de dégager, une fois pour toutes, la physionomie de l’industrialisation.
Amorcer un redressement puis un décollage économique durable exigera de s’affranchir des mécanismes subtils et complexes. Donc, c’est au nouveau gouvernement de la transition de se saisir de cette question et d’élaborer un ou plusieurs projets. Vivement que le Premier Ministre Albert Ouédraogo ait les mains libres pour agir en bon économiste.
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net