Alassane Bala SAKANDE se voulait être un Président « normal » pour une Assemblée nationale dont il a hérité dans des conditions difficiles : celles de la disparition de son prédécesseur en août 2018. Sauf qu’on ne succède pas aussi facilement à une personnalité de la trempe et du charisme de Salif DIALLO. Et cela, ABS comme on le surnomme dans le milieu des parlementaires, peut désormais en goûter aux fruits parfois amers. Avec notamment cette sortie au vitriol des députés membres des groupes parlementaires de l’opposition qui ne lui ont épargné aucune critique concernant sa manière de gérer la maison.
Mais à y voir de plus près, ces critiques sont plus destinées au Chef de l’Etat qu’au boss du Parlement, même si ce dernier en prend au passage pour son rang. Du reste les opposants l’ont bien précisé dans leur réquisitoire, ils mettent en cause un certain amateurisme et une légèreté dans la manière dont le gouvernement se comporte vis-à-vis du Parlement. Et cela avec le consentement de son premier responsable.
Bala, l’apprenti PAN contesté
En vérité ces remarques acerbes sont le signe évident que depuis la fin de l’ère Salif DIALLO, les relations entre l’Assemblée nationale et l’Exécutif au Burkina Faso sont marqués par une reprise en main en faveur du second. Ce dernier n’a plus sur ses épaules le poids que lui faisait peser Gorba, lorsque celui-ci faisait transpirer les ministres à chaudes et grosses gouttes avec des questions qui les obligeaient quasiment à faire profil bas.
Et c’est bien ce qui semble être reproché à l’actuelle équipe dirigeante en ce moment. A savoir qu’il (le Parlement) soit redevenu à tort ou à raison, la caisse d’enregistrement pour le gouvernement. A ce jeu-là, Bala SAKANDE ne pèse pas bien lourd dans la balance. Il est d’autant moins bien placé pour s’imposer face à sa propre majorité qu’il doit son élection à l’incapacité des siens à s’accorder sur un nom. Toute chose qui a par la suite ouvert un boulevard au Président du Faso, qui, profitant de la neutralisation des différents prétendants au poste, n’a eu qu’à pousser légèrement son poulain jusqu’au perchoir.
Jules SIMON
infowakat.net