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Burkina : 54% de la population désapprouve l’Abolition de la peine de mort

Une étude menée par Afrobaromètre, dirigée par l’Institut pour la Gouvernance et le Développement (IGD), sur un échantillon  de 1.200 Burkinabè (des villes comme des campagnes) en septembre 2017 a révélé que 54% des Burkinabè désapprouvent l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso et souhaitent sa conservation dans la loi pour dissuader les personnes qui commettront des crimes violents tels que le viol, les attaques à mains armées, les meurtres, etc.

Afrobaromètre est un réseau de recherche panafricain et non-partisan qui mène des enquêtes d’opinion publique sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques, et les questions connexes en Afrique. Six séries d’enquêtes ont été réalisées dans  37 pays africains entre 1999 et 2016, et les enquêtes de la série 7 sont actuellement en cours (2016/2018). Afrobaromètre mène des entretiens face-à-face dans la langue du répondant avec des échantillons représentatifs à l’échelle nationale.

L’équipe Afrobaromètre au Burkina Faso, dirigé par l’institut pour la Gouvernance et le Développement, a interviewé 1.200 adultes burkinabè en septembre 2017. Selon cette enquête, plus de la moitié des Burkinabè (54%) pensent que la loi devrait conserver la peine de mort pour les personnes qui commettent des crimes violents comme le meurtre, le viol, ou les attaques à mains armées. Ce qui montre, selon Anselme SOMDA, Chargé de programme du CGD, qui a présenté les résultats de ce sondage au cours d’une conférence débat le lundi 18 juin 2018, que l’opinion burkinabè n’est pas tout à fait prête à accepter l’abolition de la peine de mort.

Même si plus de la moitié des Burkinabè (54%) estime que la peine de mort devrait être conservée pour les personnes qui commettent certains crimes violents, il convient de noter que quatre (4) personnes sur dix (40%) sont en désaccord avec cette opinion. Cette opinion vari selon le milieu de vie de chaque Burkinabè. Selon ce sondage, les ruraux sont majoritairement favorables à la conservation de la peine de mort par la loi (55%), en revanche, les citadins eux, semblent partagés : 47% pour et 47% contre.

Plus de 51% des Burkinabè pensent que la peine de mort est un bon moyen de dissuasion contre le crime, contre 44% qui pensent le contraire. Si en milieu rural, les répondants considèrent majoritairement (55%) la peine de mort comme un bon moyen de dissuasion, en milieu urbain, cette opinion est majoritairement désapprouvée par presque six répondants sur 10 (58%).

Anselme SOMDA, Chargé de programme du CGD

Dans cette conférence débat, des participants ont dénoncé la célérité dans laquelle la loi a été votée à l’Assemblée nationale. Aziz DABO de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) dit ne pas comprendre « l’urgence » dans l’abolition de la peine de mort. Il estime que cette diligence dans l’abolition de la peine est une machination du politique pour atteindre ses fins d’extradition de François Compaoré (frère cadet de l’ancien président du Faso Blaise Compaoré) de la France vers le Burkina, accusé dans l’assassinat de l’illustre Journaliste d’investigation Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune.

Marc BELEMLILGA du Leadership Jeune pour la Paix et le Développement Afrique/Burkina Faso (LEJEPAD/BF) estime, pour sa part, que si l’abolition de la peine de mort est pour se conformer aux textes internationaux comme veut le faire croire l’Etat burkinabè, il faudra dans ce sens songer à ce que les milieux carcéraux se conforment aussi à ceux internationaux.

Daouda BALE, du Mouvement Burkinabè des Droits des Hommes et des peuples (MBDHP), a salué la décision « courageuse » des députés qui ont voté pour l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso. Il estime que chaque Homme doit poser des actions qui entre dans le cadre de la protection de la vie. Pour un crime violent commis par une personne, il suggère que cette personne réponde à la hauteur de ses actes qui peuvent aller jusqu’à la prison à perpétuité et non la peine de mort.

Certains participants, s’appuyant sur les résultats de ce sondage qui montrent que la majorité des burkinabè souhaitent la conservation la peine de mort doit dans la loi, ont suggéré que cette question d’abolition ou pas de la peine de mort soit tranchée par voie référendaire.

Armand Kinda

Infowakat.net

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