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Burkina : A niveau égal, rémunération égale, sinon comptable

Le Burkina Faso entame à partir de ce jour la conférence des forces vives de la nation sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l’Etat. Cette conférence a pour but de permettre aux agents recrutés avec un même niveau de qualification, de bénéficier de rémunérations égales, selon le Premier Ministre (PM) Paul Kaba THIEBA, Chef du Gouvernement.

Le Gouvernement dit avoir jusqu’ici, malgré le contexte économique et sécuritaire difficile, apporter les réponses idoines, « au cas par cas », dans la limite de la soutenabilité des finances publiques. Mais la mise en œuvre de cette politique, loin d’apaiser les revendications catégorielles, « les a amplifiées au point de menacer la stabilité du cadre macro-économique » à un moment où les efforts du Gouvernement, affirme le Premier Ministre Paul Kaba THIEBA, « sont orientés sur la mise en œuvre du Plan national de Développement Economique et Social (PNDES) ». Il a signifié que la multiplication de ces revendications catégorielles a par ailleurs provoqué « des iniquités, des injustices, des frustrations et une profonde désarticulation des fondements de notre fonction publique et de notre cohésion sociale ».

Au regard de tous ces faits, le gouvernement veut maintenant changer de stratégie parce que, selon le PM, la gestion « au cas par cas » des revendications est source de risques pour la soutenabilité des finances publiques et la stabilité macro-économique.

L’enjeu central de cette conférence des forces vives de la nation est de refonder le contrat social avec les agents publics de l’Etat et à assurer la pérennité de notre modèle social. Cette conférence permettra également de maitriser les dépenses de fonctionnement afin de dégager les ressources nécessaires au financement des investissements productifs.

« En effet, l’objectif recherché est de réformer notre fonction publique en s’appuyant sur trois (3) principes majeurs : l’équité et la justice, la soutenabilité des finances publiques et la solidarité », affirme le PM, ajoutant que « l’équité et la justice sont des principes fondateurs de notre fonction publique ; en vertu de ces principes, les agents recrutés avec un même niveau de qualification, devraient bénéficier de rémunérations égales, sinon comptables ».

Aussi, la soutenabilité des finances publiques est pour le gouvernement, un autre principe fondateur dans la mesure où la masse salariale et son évolution tendancielle doivent être maitrisés, notamment au regard des recettes fiscales et de la richesse nationale mesurée par le PIB.

Le principe de la solidarité, pour le gouvernement, se construit généralement autour d’un consensus sur des « inégalités raisonnables ». C’est cette solidarité, à en croire le PM, qui induit le développement d’un esprit d’équipe entre les agents, qui permet d’associer l’efficacité collective à la performance individuelle. Pour lui, solidarité appelle à ce que chaque agent public accepte, « dans la mesure et les limites raisonnables de concéder certains avantages pour la recherche de la cohésion sociale ».

Séni Ouédraogo, Ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale (MFPTPS), par ailleurs, président du comité de pilotage de cette conférence nationale a, pour tenir son discours, souhaité prendre congé de sa fonction ministérielle et se revêtir la toge de l’universitaire pour, dit-il, « retrouver la liberté de ton ». Il estime que la conférence sur la réforme du système de rémunération doit être perçue comme une opportunité pour, dit-il, « gommer les injustices de notre société », parce que, selon lui, « les traitements dans la fonction publique sont l’expression des comptes en désordre propres aux nations qui s’abandonnent ». Il précise que l’urgence des solutions ne doit pas faire perdre au gouvernement le sens de la réalité. « Les solutions doivent être trouvées à partir d’une bonne application des principes de cohésion et d’utilité », a-t-il martelé.

Pour le MFPTPS, la présidente conférence offre aux Burkinabè un cadre de négociation commun pour une répartition équitable des efforts pour une modernisation de l’action publique à travers une réflexion de long terme sur la répartition des moyens, l’organisation du travail et les missions confiées aux agents publics.

Cinq (5) centrales syndicales et 21 syndicats autonomes prennent part à cette conférence sur la rémunération des agents publics même si la coordination nationale des syndicats de la fonction publique a refusé d’y prendre part. Olivier Guy Ouédraogo, porte-parole des syndicats présents à cette conférence nationale, a déploré l’absence des autres syndicats, les rappelant qu’ « on ne peut pas construire le Burkina de demain avec des réflexions qui ont toujours prévalues d’opposition et de lutte de classe ». Il a souhaité que cette conférence soit « très ouverte et sans tabou » et permette de « résoudre l’épineuse question de l’inégalité du traitement salariale des agents publics de l’Etat et la mise en place des ressources pour l’amélioration continue et anticipatrice des conditions de vie de l’ensemble des travailleurs du Burkina Faso ».

Armand Kinda

Infowakat.net

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