Des possibilités s’ouvrent à la nouvelle transition, dans les prochaines semaines, pour permettre au pays de reconstruire son tissu social et ses institutions. Aujourd’hui, autant de questions qui nécessitent un échange dans un contexte national et régional marqué par les défis sécuritaires, les exigences de la stabilité et de la construction d’institutions politiques et institutionnelles stables et dans la durée.
Pour certains observateurs et au-delà des positions partisanes ou tranchées, la situation de fait observée pourrait être une fenêtre d’opportunité pour poser de nouveaux fondements afin de consolider les assises sociales, juridiques et institutionnelles de la nation, tout en repensant la mode de gouvernance.
D’aucuns affichent une situation qui montre que le Burkina Faso est dans un balancement entre un régime autoritaire et un régime constitutionnel démocratique. Nous sommes dans un paradigme de la transitologie, un paradigme assez nouveau qui montre qu’il faut des conditions préalables à l’évolution vers la démocratie. De ce fait, le pays est dans une tendance à des systèmes autoritaires et un système démocratique. Ainsi, cette combinaison fait l’objet de plusieurs réflexions.
Mais ce qu’on peut tirer comme enseignement c’est que « plus la transition est courte moins il y a des chances d’évoluer vers des changements radicaux ». On peut aussi dire que l’insurrection a conduit au retour de la coalition politique dominante sous le président Compaoré si bien que les changements notables qui étaient espérés dans la mode de gouvernance avait peu de chance pour se réaliser. Donc nous sommes plutôt conduits à constater qu’il y a eu un changement atypique avec un changement minimaliste. Ce qui explique que finalement les aspirations de l’insurrection n’ont pas pu être satisfaites.
Alors ce qu’il faudrait dire c’est que la lutte contre la corruption doit être l’axe principale de l’action de changement à tous les niveaux. Dans ce cas, il convient d’inclure les populations rurales qui sont depuis fort longtemps assez marginalisées de notre système de gouvernance. En définitive, il faudra aussi écouter davantage la société civile et démanteler tous les réseaux de corruptions qui se trouvent à tous les niveaux de notre système politique, économique et social.
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net