Le système démocratique au Burkina Faso fait l’objet de critique, suite à la prise de pouvoir par le coup d’Etat militaire le 24 janvier 2022. Pourtant, cela s’explique en grande partie par les crises sécuritaires, et politiques au pays.
Selon certains observateurs, le Burkina Faso a récolté d’une mauvaise gestion sous le régime Kaboré démocratiquement élu à deux reprises. Un second mandat écourté par un coup d’Etat militaire dirigé par le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.
Sous la gouvernance du régime déchu, le problème est que certains dirigeants supposés démocratiques adoptaient des comportements, au pouvoir, contre la volonté de leur peuple. Ainsi, l’incapacité des dirigeants à lutter contre l’insécurité, la mal gouvernance la corruption, la gabegie, le favoritisme, etc. ont été des points décriés.
Cette incapacité des dirigeants à changer la donne au sein de la société a finalement mis à rude épreuve la démocratie au Burkina. Paradoxalement, au lieu de situer la responsabilité de la classe dirigeante, malade de sa mauvaise gestion, on accuse à tort ou raison la démocratie.
Si on estime que cette véritable démocratie a été un échec, c’est parce que le système de gouvernement ne répondait pas aux aspirations Burkinabè. Les références démocratiques dans un contexte d’instabilité croissante ayant été sapées, le président Kaboré a par la suite perdu le soutien du peuple.
Les Burkinabè sont restés sur leur soif quant à un quelconque développement profond après les insurrections populaires en octobre 2014. Ils se sont rendus comptes que les piliers démocratiques n’ont pas été en mesure de satisfaire les désirs de changement notables tant recherchés par la population. Pis, à moment donné, la situation nationale a emmené le citoyen lambda à défier l’exécutif et fait fi à la démocratie. La crise sécuritaire aidant, la population exprimant sa colère appelle les militaires au pouvoir. La suite est connue de tous.
Il est peu probable que les prises de pouvoir militaires constituent un moyen efficace de sortir de cette dangereuse spirale, car chaque coup d’État affaiblit les institutions démocratiques et réaffirme le pouvoir de l’arme à feu au détriment du pouvoir des urnes.
Pour sortir de l’instabilité et de l’insécurité, il faudra donc mettre en place des institutions démocratiques plus fortes, capables de résister aux manipulations des dirigeants politiques, et non des institutions autoritaires qui excluent les citoyens et vont à l’encontre de leurs aspirations.
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net
