L’inondation du marché burkinabè par plusieurs motifs du pagne de 08 mars ne facilite pas la tâche aux promoteurs des produits locaux. L’Association Burkina Wamêdo, dans une conférence de presse organisée ce lundi 12 février 2018 pour annoncer la tenue effective de la foire du « consommons local » à la Maison du Peuple du 19 au 25 février 2018, a au passage dénoncé l’attitude de l’ex ministre de la Femme (Laure Zongo) qui aurait facilité l’importation des pagnes 08 mars autre que le Faso Dan Fani, donnant du fer à retordre aux « vaillantes » tisseuses qui entendaient relancer l’économie burkinabè par la promotion de leurs produits.
L’autorisation d’importation au Burkina Faso cette année des pagnes 8 mars autres que le pagne Faso Dan Fani (FDF) prôné par le Gouvernement burkinabè dans les grandes cérémonies d’envergure nationale, n’est pas du gout des promoteurs des produits locaux. « La décision peu orthodoxe de l’ex ministre de la femme va à l’encontre de l’esprit du port du Faso Danfani, notre identité culturelle comme le pagne officiel de 8 mars adopté par les autorités de la Transition politique », a déploré Moumouni DIALLA, Président du Comité d’Organisation (PCO), estimant que « ces pagnes qui viennent plomber les efforts de nos braves femmes tisseuses, (…) ne permettent pas le développement d’une économie interne compétitive ». Ainsi, l’association marque sa « solidarité agissante » à l’ensemble des vaillantes tisseuses du pays, qui malgré les importations tous azimuts des pagnes, continuent de croire à l’avenir et à leur autonomisation financière. « Elles(les tisseuses) peuvent (désormais) compter sur Burkina Wa-Mêdo pour les futurs luttes », rassure le PCO de la foire du « Consommons local ».
Les conférenciers ont invité le Gouvernement à se pencher « sérieusement », sur ce phénomène d’importation des pagnes et à soutenir les tisseuses à travers les subventions, parce que, selon M. Dialla, « une femme épanouie socialement et économiquement, c’est toute une famille prospère ». « Le pagne 08 mars est une relance économique », affirme le PCO qui estime que désormais, pour des fêtes d’envergure nationale, il faut valoriser les produits locaux.
Une foire du « consommons local »
C’est sous le thème : « Consommation locale et création d’emploi : Stratégies et engagements nationaux pour la dynamisation du secteur de productivité », que se tiendra à la Maison du Peuple, du 19 au 25 février prochain, la toute première édition de la foire du « consommons local ». Les derniers réglages ont été faits par l’association Burkina Wa-Mêdô, organisatrice de ladite foire. Cent cinquante (150) stands au total seront dressés à la Maison du peuple et à Ouaga 2000 en marge de période Africallia.
Cette foire sera un tremplin pour les artisans burkinabè qui peinent à rendre visible leurs œuvres sur le plan international. Les conférenciers invitent tous les Burkinabè à s’investir dans la promotion des produits locaux en produisant ceux dont ils ont besoin et à consommer ce qu’ils produisent, « cela nous permettra d’atteindre l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso », prédit Ibrahim Ouédraogo, président de l’Association, affirmant que « consommer burkinabè est un acte patriotique ». C’est ainsi qu’il lance un appel à tous les Burkinabè à participer massivement à cette foire afin de favoriser l’éveil des consciences et la « relance économique ».
Pour l’heure, plus de trois milliers de personnes sont attendus par jour à cette foire (rue marchande) selon les organisateurs. Tout compte fait, l’ouverture de cet grand évènement se fera le 19 février prochain à partir de 15 heures (GMT) à la Maison du peuple. Ainsi, suivra le panel-débat le 21 février 2018 au Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) à partir de 8 heures.
Armand Kinda
Infowakat.net
