L’insécurité liée aux attaques des groupes armés porte un coup dur à l’éducation dans plusieurs localités du Burkina Faso et plus particulièrement dans les régions du Sahel et de l’Est. Souleymane Badiel, secrétaire général de la F-SYNTER syndicat de l’éducation décrit la situation des enseignants burkinabè face à l’insécurité.
C’est au micro de la radio france internationale que le secrétaire général de la F-SYNTER s’est exprimé sur ce que vivent les enseignants au quotidien dans les zones où l’insécurité est accrue. Il explique que » les enseignants constituent une cible privilégiée. il y en a qui ont fait l’objet de bastonnade parfois même devant leurs élèves dans les établissements; il y en a qui fait l’objet de séquestration, qui ont subi toutes sortes de brimades dont les domiciles ont été incendié et le matériel est emporté. Aujourd’hui nous avons plus de 10 000 enseignants qui sont affectés d’une manière ou d’une autre par cette situation. Environ 2500 écoles qui sont fermées. Il y a plus grave, depuis 2017 date à laquelle le premier assassinat a eu lieu dans la région de Djibo, il y a aujourd’hui 11 enseignants qui ont perdu la vie du fait de cette situation dans notre pays. »
Qui cherche t-on à effrayer en frappant les écoles? Est-ce les enseignants ou les familles?
A en croire Souleymane Badiel, même si les groupes armés cherchent à effrayer les les enseignants et les familles à la fois, tout porte à croire que les enseignants sont la principale cible » du fait que certains groupe terroristes considèrent l’école comme un outil de diffusion de valeur contraire aux valeurs qu’ils voudraient installer dans nos communautés ».
Même si les enseignants quelque part symbolisent l’Etat aux yeux des groupes armés mais aussi et surtout » l‘école contribue à faire reculer l’obscurantisme. Or justement l’un des terreaux sur lesquels poussent et fertilise le terrorisme c’est l’obscurantisme ».
Selon lui, les attaques des groupes armés contre les écoles relève d’un véritable combat idéologique contre l’enseignement.
Par conséquent » il y a une psychose indicible que l’on note chez beaucoup d’enseignants qui sont dans ces zones là ». Pour preuve il y a deux semaines de cela une enseignante nouvellement sorti des école de formation qui a tirée au sort la région du Sahel comme lieu d’affectation s’est évanoui à la vue de son résultat selon Souleymane Badiel, secrétaire général de la F-SYNTER. Il renchérit » nous recevons au quotidien des collègues victimes de cette situation. Ils sont nombreux qui nous disent, s’il s’agit de partir dans ces localités, je préfères démissionner parce que la vie est prioritaire par rapport à l’emploi que j’exerce« .
La situation ne fait que s’empirer au fil du temps. Dès la rentrée administrative 2020-2021, des écoles ont été incendié dans certaines régions du pays. « Plus récemment, c’est un enseignant qui a perdu la vie dans la région du Sahel. D’autant plus que nous on ne nous nous percevons pas et on ne nous dit pas toujours les mesures qui sont prises pour permettre aux enseignants d’exercer leur métier dans la sécurité, dans la sérénité« .
Quelles solutions pour permettre aux enseignants d’exercer en toute sérénité?
A en croire Souleymane Badiel, la situation doit » trouver une solution globale. On ne peut effectivement trouver une solution qui soit juste pour l’éducation. Il faut donc que les dispositions nécessaires soient prises pour que la sécurité globale de nos populations et de nos territoire soient assuré. En ce qui concerne l’éducation de façon spécifique, il convient effectivement de mon point de vue de travailler à éradiquer l’analphabétisme parce qu’il s’agit pas de s’occuper non seulement des jeunes mais aussi de leur parent. Travailler également à rendre l’école gratuite et obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans comme le stipule la loi d’orientation de l’éducation dans notre pays. Si on emprunte une voie justement en ne permettant pas au système éducatif de se renforcer, on irait dans une voie de garage. »
Fariska Barsan
Infowakat.net
