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Burkina : Les failles qu’ont utilisé les groupes armés dans le Nord et dans l’Est

Les sites aurifères et leur exploitation artisanale constituent une source de financement pour les groupes armés terroristes dans le Sahel notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Selon le rapport n°282 de International Crisis Group, la faute reviendrait aux Etats, qui historiquement ont délaissé certaines régions de leur territoire, ce qui a constitué un terreaux pour les groupes armés. Au Burkina Faso les régions de l’Est et du Sahel dans lesquelles.

La production de l’or se situe entre 10 à 30 tonnes au Burkina Faso et emploie plus d’un million d’orpailleurs artisanaux. Malheureusement le manque d’organisation du secteur aurifère notamment la sécurisation des site, a permis aux groupes armés de s’infiltrer et de contrôler le trafic clandestin de l’or produit de façon artisanale.

Pour exemple, « à l’Ouest, les orpailleurs sollicitent d’anciens bandits reconvertis pour l’occasion ou des Dozo, traditionnellement chargés de sécuriser les espaces ruraux dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins et des Cascades. Sur le plateau mossi, dans la province du Yagha (Sahel), au Centre-Nord et à l’Est, les Koglweogo, groupes d’autodéfense qui se développent depuis 2015, sont sollicités ou s’imposent dans la sécurisation de certaines mines artisanales » indique le rapport.

Situation similaire dans l’Est du Burkina, car avec la fermeture des mines par le gouverneur de la région pour empêcher le financement des groupes terroristes,  » les orpailleurs mécontents se sont tournés vers les jihadistes, qui ont rouvert certaines mines comme celle de Kabonga ».

Reprendre le contrôle progressivement mais à tout prix

Il y a quelques jours, suite à l’attaque de Boungou contre le personnel de la mine de SEMAFO, certaines voix se sont élevées pour demander l’implication des « milices d’autodéfense » dans la défense des zones où l’insécurité est grandissante et le gouvernement ne s’est ps encore prononcé sur la question.

Mais selon le rapport « l’association de ces acteurs à la lutte antiterroriste en fait la cible des attaques jihadistes et les conduit à assumer un rôle auquel ils ne sont pas préparés. Ils risquent de se comporter moins en police privée chargée de sécuriser l’extraction de l’or qu’en groupes militarisés échappant en partie au contrôle de l’Etat, susceptibles de développer leur propre agenda et s’approprier les ressources minières. »

Pourtant il est impérieux de trouver le moyen de sécuriser les sites aurifères autour desquels les groupes armés se sont implantés et créer leur zone de confort comme le disait Mahamoudou Sawadogo, expert en sécurité.

Même si le retour rapide de l’Etat dans ces zones n’est pas forcément évident, celui-ci  selon le international crisis group  » devrait déployer ses forces sur certains sites d’orpaillage artisanaux qui ont été désertés par les jihadistes lors de l’opération Otapuanu, en mai dernier. Cette présence renforcée de la force publique devrait s’accompagner d’un effort en matière de gouvernance. L’Etat pourrait s’engager à mettre un terme aux injustices et actes de racket perpétrés par ses propres forces et qui le décrédibilisent. Il ne s’agit pas d’un objectif irréaliste : dans différents sites sensibles de la région d’Agadez, au Niger, l’Etat a montré aux orpailleurs que sa présence rendait l’extraction de l’or plus sûre. En sécurisant les sites artisanaux de la même manière, le Burkina contribuerait à restaurer la confiance entre ses forces armées et les populations. Une fois la sécurité assurée, les gouvernements devraient s’efforcer de retirer leurs forces armées des mines, tout en maintenant des forces de police mobile à proximité. »

Par ailleurs, il recommande à l’Etat de formaliser la filière de l’or en établissant un cadre légale pour l’exploitation minière artisanale afin d’avoir le plus de contrôle possible sur la filière et ainsi éviter que les groupes armés ne s’autofinancent.

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net

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