Burkina : « une guerre se gagne à 90% par la négociation et à 10% par les armes » (Eddye Komboigo)

Le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddye Komboigo, reçu sur TV5 Monde le 15 décembre 2019 affirmait qu’il faudra que les gouvernants définissent les raisons du terrorisme, ainsi, ils pourront déterminer la technique qu’il faut utiliser. Selon Eddye Komboigo, une guerre se gagne à 90% par la négociation et à 10% par les armes.

Sur la question de l’invitation de Emmanuel Macron à Pau, il est plus qu’urgent, pour Eddye Komboigo, que les chefs d’Etats se parlent. Il y a une incompréhension entre le président français qui a une armée en Afrique et les chefs d’Etats. « Mais, on peut reprocher à quelques part la manière dont ça été convoqué. La réunion a manqué quelque peu d’élégance diplomatique. Il est donc nécessaire qu’ils se parlent pour que les armées soient opérationnelles et que le terrorisme recule ».

Au niveau de la lutte contre le terrorisme, le président du CDP estime que Rock Marc Christian Kaboré, le président du Faso, fait des efforts. « Mais, je ne pense pas qu’il fait tout ce qu’il faut. S’il faisait tout ce qu’il fallait, le terrorisme reculerait. Je pense qu’il y a une fracture au niveau nationale de sorte qu’il n’y a pas de synergie d’action entre les politiques. Nous avons l’impression qu’il agit par le tâtonnement, il réagit dans la réaction et non dans la prévention ».

Pour venir à bout du terrorisme, il signifie qu’il faut se poser la question de savoir pourquoi le pays est attaqué. « On a toujours dit qu’une guerre se gagne à 90% par la négociation et à 10% par les armes. Malheureusement, on ne semble pas être entendu; aujourd’hui on se pose la question de pourquoi on est attaqué ? Quel diagnostic fait-on pour savoir quelles sont les raisons fondamentales de ce terrorisme notamment au Burkina Faso ».

Il faudrait, selon le président du CDP, que les gouvernants puissent définir et savoir les raisons et une fois qu’on les a, on sait maintenant quel type de réaction. Soit par les armes ou la négociation.

« On savait qu’après la chute de la Libye et que les armes se déplacées dans le nord du Mali, on le sentait venir depuis les années 2012. Il y avait une armée au Burkina Faso qui se relayait aux frontières, on avait un réseau de renseignement très fort qui anticipait tous ce qui se passait. Ce qui faisait que les terroristes ne pouvaient pas arriver et franchir la frontière » déclare Eddye Komboigo.

Il explique qu’avec ce qui est arrivé en 2014, la volonté de reformer immédiatement l’armée a peut-être donné un signe de faiblesse, ce qui a permis aux terroristes de franchir la frontière. Le président du CDP, précise que Blaise Compaoré a tendu la main en écrivant au président en proposant ces boites offices, « malheureusement, nous n’avons pas eu de suite favorable. Et nous pensons qu’il faut qu’il réagisse rapidement puisque le Burkina Faso a besoin de paix ».

« Nulle part dans le monde, je n’ai vu que le terrorisme a été vaincu rien que par les armes c’est pourquoi nous pensons qu’il faut intégrer les négociations, les discussions pour se donner une chance de pouvoir arrêter la guerre. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que cette guerre devrait durer, il faut qu’elle s’arrête parce qu’elle est contre productive et affecte plus de 30% du budget », argumente t-il.

Nafissatou Vebama

Infowakat.net