Présente à Ouagaougou dans le cadre de la 18e édition des Kundé, la cérémonie annuelle de remises de trophées et de distinctions aux meilleurs artistes nationaux et étrangers de l’année, Charlotte DIPANDA était loin de s’imaginer qu’une fois au Burkina Faso, elle se retrouverait au centre d’une polémique dont on aurait pu, à y voir de plus de près, faire l’économie.
En cause, une question relative à sa connaissance supposée du landerneau musical du pays des hommes intègres. Une question à laquelle l’artiste a répondu par la négative.
Il n’en fallait pas plus pour que se déverse sur elle, via la toile, un torrent de réprobations et d’indignations. A tel point que sa prestation du vendredi 27 avril 2018 au Palais des sports de Ouaga 2000, lors de la cérémonie officielle des Kundé, s’en est trouvée passablement affectée.
Mais au-delà de la question qui elle-même laissait beaucoup à désirer, aussi bien dans la forme que dans le fond, ce concert de gros mots avait-il vraiment lieu d’être ? Charlotte DIPANDA est-elle obligée de connaitre des artistes du Faso ? La reconnaissance internationale se mérite-elle ou au contraire doit-elle se mendier à ce point ? Une hirondelle fait-elle le printemps ? Bref il n’y avait vraiment pas de quoi fouetter un chat.
A y voir de près ce buzz inutile n’avait pas sa raison d’être. Les propos de la chanteuse camerounaise, à défaut d’être considérés comme une simple invite au travail et à la persévérance, devraient au moins pousser les acteurs culturels locaux à se professionnaliser davantage. Ils devraient rechercher l’excellence, seule voie de reconnaissance sur la scène internationale, au lieu de se complaire dans une forme d’autosatisfaction factice.
Le spectacle d’intolérance organisé et entretenu à dessein sur les réseaux sociaux, n’honore pas ses auteurs. A l’avenir ces derniers devraient travailler à relever le niveau du débat public.
Notons qu’en marge des kundé d’or, Charlotte Dipanda a remporté le etrophée de la meilleure progression féminine de l’Afrique centrale.
Jules SIMON
Infowakat.net
2 commentaires
Charlotte Dipanda chante t-elle mieux que Pamika et bien d’autres Burkinabè? Vous n’avez donc pas encore compris ? Nos artistes ont du talent, il leur manque la promotion. Cela doit venir en parti d’eux même. Ils doivent valoriser leur métier. Ils doivent montrer la voie au public en commençant à se soutenir entre eux sans discrimination aucune. D’autre part, il faut arrêter, homme de médias, animateurs de radio ou de télévision, promoteurs culturels et population burkinabé de dire à tout moment à nos artistes qu’ils ne sont pas à la hauteur. C’est pas ainsi qu’on encourage quelqu’un ; mieux nos artistes sont bien à la hauteur de la compétition internationale.
Je répètes il leur manque de la promotion.
Prenons l’example du Cameroun d’où vient Charlotte Dipanda, dans la plupart des maquis et boîte de nuit, dans la capitale Yaoundé, à partir d’une certaine heure, généralement minuit, c’est exclusivement, je dis bien exclusivement la musique camerounaise qui est jouée.
Le nouveau son de Dez feat Lady Ponce est rebisé actuellement dans les maquis et boîte de Yaoundé.
Nous Burkinabé manquons de culture de soutient à nos artistes. Nous ne sommes pas prêts à payer 5 000 FCFA pour le concert de nos artistes mais prêts à payer 10 000FCFA et même plus pour le concert des autres dont je tairai les noms. Nous refusons de jouer leur musique sous prétexte que c’est pas du bon son. Sachez que nous pouvons écouter les sons des autres tous les jours même si leur musique est en or, cela ne fera pas la promotion du Burkina Faso à l’international car il n’y’a pas de reconnaissance pour un pays qui écoute beaucoup la musique sans avoir sa propre musique.
De grâce arrêtons de minimiser nos artistes, ils ont du talent.
Pour l’histoire de « je ne connait pas un artiste burkinabé « ，il ne coûtait rien à Charlotte de taper sur le net pour connaître un peu du pays qui l’a fait honneur en l’invitant. Ça réponse révélait juste de la négligence et une culture défaillante.
Merci Wendyaoda