Annoncée en pompe, cette conférence nationale de l’insurrection, a été par moment galvaudée, critiquée, huée et considérée comme porteuse des germes d’une ségrégation voir d’une volonté à s’approprié l’insurrection de la part des initiateurs que sont la coalition des forces démocratiques pour le vrai changement (CFDC). Elle a finalement pu se tenir ce samedi 29 octobre 2016 à Ouagadougou, dans une salle qui a refusé son monde. Plusieurs partis politiques de la mouvance présidentielle comme de l’opposition ont pris part à cette conférence dans l’intention de se faire une pensée rétrospective afin d’apporter leur pierre à la construction d’un Burkina post-insurrection de paix, de justice et de réconciliation nationale.
Pour le Chef de fil de l’opposition (CFOP) par ailleurs président de la CFDC et cerveau initiateur de cette présente conférence nationale de l’insurrection, ladite conférence permettra de poser les jalons de l’élan démocratique du Burkina Faso. Placé sous le Thème « Insurrection et aspirations au changement du peuple Burkinabè : bilan et perspectives pour une véritable réconciliation nationale », cette rencontre se veut introspective et rassembleuse autour des valeurs telle que la paix et la réconciliation nationale en « rehaussant toutes les sensibilités de la société Burkinabè ». Et selon Zéphirin Diabré, cette conférence se veut à la fois « un instant d’introspection sur cette étape importante de notre histoire récente, et une occasion de projection sur l’avenir de notre pays ».
A l’en croire, la posture de cette conférence n’est pas que l’on a fait une conférence sur l’insurrection au Burkina Faso mais plutôt que le Burkina Faso a connu une insurrection en octobre 2014. Cette approche permettra, selon lui, même à ceux qui ont été « perdant » de pouvoir contribuer d’une part par l’autocritique si le désir le souhaite, d’autre part à l’appréciation critique de tout ce qui a suivi l’insurrection. « C’est donc dans cet esprit que cette conférence nationale de l’insurrection a été organisée », a-t-il confié.
Pour mieux appréhender les différentes séquences pré et post-insurrectionnelles en touchant du doigt les faits de vérité, de justice, de paix et de réconciliation, le président de la CFDC a aussi fait savoir que les sujets qui seront abordés couvriront d’abord l’insurrection elle-même, au sujet des quelles tant de choses ont été dites, y compris parfois des revendications « maladroites » de paternité. « Cette revendication n’a pas son sens. L’insurrection n’appartient ni à vous ni à moi ni à personne. Elle appartient au peuple et à son histoire ! », s’est-il offusqué ! Pour lui, la meilleure façon pour les uns et les autres y compris la CFDC de s’approprier l’insurrection, c’est de faire en sorte que les aspirations et la soif de changement du peuple en attente soient respectées.
Il a aussi indiqué que pendant cette conférence, l’on revisitera les rôles des différents acteurs avec leurs limites, leurs tâtonnements et leurs erreurs. S’agit-il donc des partis politiques, des OSC, des médias, etc. Cette conférence contribuera à situer les responsabilités sur ce qui s’est passé afin de répondre aux aspirations du peuple insurgé en rendant justice au justiciable et en faisant triompher la vérité sur toutes les parties invisibles de l’iceberg stagné sur certains faits qui se sont passés dans l’histoire du Burkina Faso.
De la réconciliation, la CFDC a estimé qu’une nation n’avance pas quand elle est divisée. C’est le lieu d’indiquer que la question de la réconciliation nationale, même si elle n’a pas le même sens chez toutes les parties prenantes, sera une question au cœur des échanges afin de faire avancer le pays. « Au CFDC, l’on prône d’abord la vérité, ensuite la justice et enfin la réconciliation », a soutenu Zéphirin Diabré.
Avant de procéder à l’ouverture des travaux de ladite conférence, Zéphirin Diabré a souhaité qu’à travers les commémorations différentes mais harmonisées, l’on puisse avoir une vraie lecture du sacrifice des insurgés et les exigences que cela comporte, aussi bien pour les insurgés qui gèrent l’Etat et des insurgés qui s’opposent (…).
Applaudi en tonnerre par les participants qui ont envahi la salle de conférence, Michel Kafando, président de la Transition burkinabè, par ailleurs invité d’honneur de la présente conférence a fait son entrée dans la salle de conférence dans laquelle il partagera le même plat qui sera servi aux participants en matière des différentes communications qui feront la quintessence de ladite conférence. Juste après la cérémonie d’ouverture, le président de la Transition s’est retiré de la salle toujours sous les applaudissements des participants.
Armand Kinda
Infowakat.net
