La Côte d’Ivoire a été la cible dimanche 13 mars d’une attaque terroriste. Un commando puissamment armé a ouvert le feu dans la station balnéaire très prisée de Grand-Bassam, au sud-est du pays. Le bilan de l’attaque, revendiquée dans la soirée par les djihadistes sahéliens d’Al-Mourabitoune, récemment ralliés à Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique), fait état de 16 morts, dont un ressortissant français et deux Allemands.
Une volonté de tuer de sang-froid Selon MSN, une attaque au bilan humain extrêmement lourd, symbole de la volonté de tuer de sang-froid et de la détermination des assaillants. Une approche corroborée par de nombreux témoignages rapportés sur place.
Un témoin raconte ainsi à BFMTV, avoir vu à 12h30, (13h30 heure française) l’un des six assaillants exécuter à bout portant un vacancier présent sur la plage en criant « Allah akbar » : « Il est arrivé auprès d’un jeune qui était en communication.
Il a tiré une balle dans la tête et a crié ‘Allah akbar’. A ce moment là, il y avait trois autres hommes derrière qui ont commencé à tirer. » « On a compris que c’était une attaque » « On était sur la plage, on a entendu des coups de feu et on a vu des gens fuir, on a compris que c’était une attaque », raconte Braman Kinda qui a vu les assaillants se ruer sur la plage « en tirant des coups de feu ». « Ils étaient puissamment armés », confie un autre témoin à l’AFP.
Jean-Marc, un homme d’affaires canadien installé à Abidjan contacté par « Le Monde », raconte avoir échappé de justesse à la mort. « Ils [les terroristes, NDLR] étaient à cinq mètres de moi. Je n’ai pas eu le temps de les dévisager car il fallait rapidement fuir et se mettre à l’abri. »
Arrivé sur la plage quelques instants avant le début de l’attaque, le prince héritier de la famille royale française, Charles-Philippe d’Orléans, raconte avec force et détails l’horreur dont il a été témoin au magazine « Paris Match ».
« On a entendu un premier tir. Ce devait être cinq minutes après notre arrivée. Sans doute un calibre 22 LR. On aurait dit un pétard », raconte-t-il. « On nous tirait dessus, les balles fusaient. » Alors qu’il court pour se mettre à l’abri, cet ancien officier de l’armée de terre assiste, impuissant, aux atrocités qui se déploient sous ses yeux.
« On a vu des blessés, des morts peut être, sur le sable. » « On s’est dit qu’il fallait partir, vraiment, le plus vite possible. A ce moment-là, on entendait un tir toutes les dix ou quinze secondes. On nous tirait dessus, les balles fusaient. Le personnel de l’hôtel s’était mis à l’abri dans un bungalow tout en verre en bordure de plage », précise Charles-Philippe d’Orléans. Abbas El-Roz, un ressortissant libanais qui séjournait à l’hôtel l’Etoile du Sud, a rapporté à l’AFP que l’un des agresseurs portait un fusil d’assaut Kalachnikov et une ceinture de grenades. Kouamena Kakou Bertin, un transporteur ivoirien, a affirmé que trois assaillants s’étaient enfuis à pied par la route, créant d’importantes scènes de panique dans les zones limitrophes.
Un français résidant dans la capitale ivoirienne raconte au micro de RTL ce qu’il a vécu : « J’ai vu un mouvement de panique et je suis revenu dans la chambre et c’est là que j’ai dit ‘les gars, ça chauffe, ça chauffe’. Rafaler tout un hôtel, franchement, c’est dégueulasse. » « Un lâche attentat » pour François Hollande François Hollande a dénoncé dimanche sur son compte Twitter un « lâche attentat ». Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et son homologue de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, sont attendus mardi à Abidjan pour exprimer la solidarité de la France à son ancienne colonie.
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