La gestion du Directeur Général (DG) de l’Office Nationale des Télécommunications (ONATEL) n’est pas du gout des travailleurs de cette entreprise qui sont passés par le syndicat national des télécommunications (SYNATEL) pour accusé le DG d’être la source de cette crise. Dans une conférence de presse tenue ce mercredi 25 juillet 2018 à Ouagadougou, les conférenciers ont, au regard des agissements de leur DG, déduit que ce dernier « a échoué et veut masquer son échec par une crise sociale artificiellement entretenue dans l’entreprise ».
« La situation de crise et la morosité que vit l’ONATEL sont en grande partie provoquées par le Directeur Général », a affirmé Souleymane SO, Secrétaire Général (SG) du SYNATEL, ajoutant après l’analyse, que « le DG a échoué et veut masquer son échec par une crise sociale artificiellement entretenue dans l’entreprise ». Ainsi pour le SYNATEL, le DG a perdu tout crédit et tous ses agissements, à en croire les conférenciers, vont plonger l’entreprise dans une crise permanente. « Par son comportement, (le DG) a provoqué deux mouvements d’humeur des travailleurs en moins de deux mois », a déploré le SG, qui ajoute que le sentiment qu’ont les travailleurs et d’autres acteurs de l’ONATEL dans cette crise est que « le DG veut faire crouler l’ONATEL. Il veut tout casser et partir parce qu’il tient à se venger des travailleurs et du gouvernement qu’il accuse de l’avoir contraint en 2016 à conclure un protocole d’accord avec le SYNATEL sur sa plateforme revendicative ».
Les travailleurs de l’ONATEL attendent un nouveau souffle dans l’entreprise
Pour le syndicat de l’ONATEL, le problème qui se pose aujourd’hui réside dans la mise en œuvre intégrale du protocole d’accord qui avait été signé en 2016 entre le SYNATEL et la Direction Générale de l’ONATEL SA, sous la médiation du Ministère du Développement de l’Economie Numérique et des Postes. « Les deux parties (SYNATEL et Direction Générale) ont convenu de la mise en place de commissions bipartites en vue de faire des propositions sur les sujets de revendications qui nécessitaient une étude approfondie. Les commissions ont déposé leurs rapports, mais le Directeur général les a pratiquement tous rejetés créant une nouvelle crispation dans l’entreprise. Les conclusions et recommandations des rapports visaient à donner un souffle nouveau à l’entreprise qui connait une certaine léthargie depuis la crise de 2016 », a expliqué le SG du SYNATEL, qui reste convaincu que ce souffle nouveau ne peut s’obtenir qu’en investissant dans les réseaux, en dotant l’entreprise de moyens logistiques et matériels conséquents, en ayant une gestion commerciale et financière saine et en motivant les travailleurs, précisant que tout cela doit se faire dans la transparence.
Mais dans la gestion du DG, s’indigne Souleymane SO, il y a un manque de transparence. « Les différents rapports ont été pratiquement balayés du revers de la main », a-t-il déploré, estimant que c’est ce comportement qui pourrait expliquer le fait que l’entreprise reste dans une situation qui n’est à l’avantage de personne, ni à l’Etat, ni aux travailleurs, encore moins à la population. Les conférenciers considèrent cela comme une mal gouvernance de l’entreprise, une mal gouvernance qui nuit aux intérêts de l’entreprise, de l’Etat, des travailleurs, des populations et de l’économie nationale. A les en croire, le DG fait tout en solitaire et pose des actes préjudiciables au développement des télécommunications au Burkina Faso.
Le SYNATEL interpelle donc tous les acteurs, notamment le gouvernement à veiller à faire respecter le cahier des charges et à procéder au bilan de la privatisation conformément aux recommandations de son dernier congrès.
Armand Kinda
Infowakat.net
