Actualité Société

Crise socio-politique au Togo : La communauté togolaise au Burkina Faso fait la peinture des faits

La communauté togolaise vivant au Burkina Faso, en collaboration avec la société civile burkinabè, a organisé une conférence de presse ce lundi 23 octobre 2017 à Ouagadougou pour faire la peinture de la situation socio-politique qui prévaut au Togo. Les togolais désirent s’abreuver à la source de l’insurrection populaire burkinabè pour vivre dans un « Etat démocratique » car, à écouter les conférenciers, les Togolais dans leur lutte actuelle ont les mêmes raisons qu’ont eu les Burkinabè en 2014 dans leur soulèvement populaire.

Dany AYEVA, écrivain et activiste de société civile togolaise

« Le régime dictatorial du clan Eyadema au pouvoir depuis 1967 par un coup de force d’Eyadema père, et confisqué par la suite par le fils se trouve à la croisée des chemins car ne pouvant plus rien offrir au peuple togolais assoiffé de démocratie et de bien être… ». C’est sur ces propos que les conférenciers ont crié leur ras-le-bol au régime actuel au Togo. Dany AYEVA, écrivain et activiste de société civile togolaise a peint en noire le tableau de la crise que vivent les manifestants togolais sous la répression de l’armée « acquis à la guise du pouvoir en place ».

En rappel, depuis quelques mois, la crise socio-politique au Togo ne fait que s’accentuer. Ce n’est pas la première fois que le Togo se lève pour demander des réformes institutionnelles. Le 5 octobre 1990, le peuple togolais a également fait un soulèvement populaire. Les Togolais vivant au Burkina Faso, dans l’optique de prouver leur solidarité à leurs frères et sœurs du Togo qui souffrent dans cette crise, ont tenu à rappeler les différents points de revendications sur lesquels campent les manifestants togolais pour faire changer les choses dans le régime « dictatorial » de Faure Gnassimbé afin de permettre à tous les Togolais de vivre dans un Etat démocratique en choisissant eux-mêmes leur président. De ces points de revendication « légitimes » du peuple togolais il faut citer le « retour à la constitution originelle du 14 octobre 1992 ; la révision du cadre électoral y compris l’instauration du droit de vote pour les Togolais de l’étranger ; le déverrouillage des institutions de la république ; la libération de tous les prisonniers politiques et de toutes les personnes détenues suite aux différentes manifestations de l’opposition ». Si les Togolais tiennent mordicus à ce que Faure Gnassimbé quitte le pouvoir aujourd’hui c’est pour mettre fin au « clanisme ». « Le Togo n’est pas un royaume », s’insurge un Togolais dans l’assistance. Pour Dany AYEVA, ce n’est pas contre une personne que se lève le peuple togolais. « C’est l’ensemble d’un régime que les populations togolaises contestent », a-t-il dit.

Lire aussi : Togo : affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre à Lomé

Le Gouvernement togolais entend organiser un référendum dans les prochaines semaines pour faire adopter un projet de loi de révision constitutionnelle. « Le référendum actuelle en proposition est un texte qui a été unilatéralement proposé par le pouvoir en place et l’opposition n’y adhère pas. Quand l’opposition a voulu apporter des amendements, le parti au pouvoir n’a même pas accepté ces amendements pour en discuter, ce qui, sur le plan du parlementarisme en Afrique, est rare. L’opposition revendique mais la bonne volonté n’est pas du pouvoir  », a expliqué Dany AYEVA.

Une vue des togolais vivant au Burkina

A en croire les conférenciers, les manifestants au Togo connaissent la répression de leur armée. « Nous avons au Togo une armée tribale issue d’une seule localité qui protège le pouvoir issue de cette même localité », s’est indigné le principal communicateur Dany AYEVA qui estime que dans les années à venir il sera question de discuter de la place de l’armée togolaise dans le Togo démocratique.

La société civile burkinabè de par son expérience récente avec l’insurrection populaire d’octobre 2014 et pour prouver sa solidarité au combat que mènent les Togolais, « apporte son soutien au peuple frère du Togo ; l’invite à maintenir la pression jusqu’à la victoire finale ; interpelle du même coup la communauté internationale à contraindre le régime dictatoriale de Lomé à respecter ses engagements internationaux notamment les droits contenus dans la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples et les instruments internationaux ratifiés par chacun des Etats membres de la CEDEAO ; lance un appel aux autorités togolaises de respecter leurs engagements internationaux en mettant fin à toutes les exactions contre les populations civiles et à respecter les droits de manifestation pacifique et de liberté d’opinion ; demande une enquête indépendante sur tous les abus et violations des droits humains perpétrés pendant ces derniers mois à Lomé et à l’intérieur du pays, et que les auteurs des crimes soient sanctionnés comme le prévoit la législation togolaise », foi de Alidou Bancé, Secrétaire national adjoint du centre Africa/OBOTA.

Armand Kinda
Infowakat.net

ARTICLES SIMILAIRES

Kenya : au moins 42 personnes sont mortes après la rupture d’un barrage

INFOWAKAT

Mali : Une hausse significative des dépenses militaires en 2023

INFOWAKAT

Accusation de massacre de civils par l’armée : le gouvernement burkinabè rejette cette allégation de human right watch

INFOWAKAT

Société : Un homme raconte comment sa mère a brûlé son visa et ruiné sa carrière de footballeur

INFOWAKAT

La Côte d’Ivoire annonce le rapatriement de 55 000 réfugiés burkinabè

INFOWAKAT

Conseil des ministres : la SONABHY, le BUMIGEB et le CCVA retirés de l’assiette de privatisation

INFOWAKAT

Laisser un Commentaire

Infowakat

GRATUIT
VOIR