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Débat sur le code électoral : « Simon Compaoré, Zachée de la politique burkinabè», selon l’UPC

Le parti du « Lion », l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), a tenu une conférence de presse ce samedi 11 août 2018, pour donner sa position sur le nouveau code électorale qui cristallise les débats depuis quelques semaines, alors que le vote de cette loi a eu lieu  le 30 juillet dernier à l’Assemblée nationale, sans la participation des députés de l’opposition. L’UPC a  rejeté ce nouveau texte et estime pour sa part, qu’avec ce qui se passe autour de ce texte, « C’est le MPP qui décidera du pourcentage qui lui revient, et du pourcentage qui revient aux autres ». Revenant sur les récentes déclarations de Simon Compaoré, président par intérim du MPP, l’UPC a estimé que « Simon Compaoré est le Zachée de la politique burkinabè… ».

L’UPC rejette ce texte « tripatouillé » par le pouvoir, et qui exclut la carte consulaire comme document de votation. Pour le parti du Lion, ce code électoral inquiète parce qu’il estime que len pouvoir en place peut, dans sa « magouille », délivrer plusieurs CNIB à la même personne avec des noms différents pour qu’elle vote plusieurs fois. « Personne ne sera là pour vérifier quoi que ce soit, puisque l’ONI est sous le contrôle du ministère de la sécurité, donc du MPP », s’inquiète Moussa Zerbo, porte-parole du parti de l’UPC ajoutant que « tout sera contrôlé par le MPP à travers le Ministère de la sécurité, et (que) la CENI ne fera plus qu’accompagner les choses ».

Moussa Zerbo, Porte-parole de l’UPC

Les conférenciers ont indiqué qu’avec ce qui se passe, c’est le MPP qui décidera du pourcentage qui lui revient et du pourcentage qui revient aux autres, dans le vote de la diaspora burkinabè. « C’est la fraude électronique que se prépare », s’écrit Moussa Zerbo, rappelant que l’UPC ne remet, en aucun cas, en cause, la crédibilité des policiers et des gendarmes qui travaillent avec « intégrité » à l’ONI. « Ce que nous dénonçons et avec juste raison,  c’est la main politicienne qui est derrière l’ONI et qui peut tout faire dans le noir total », a précisé Moussa Zerbo.

L’UPC entend rappeler au « MPP et à ses griots » que les Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire ont payé « assez de tribut pour leur nationalité », et que de ce fait, remettre en cause cette carte qui « tient lieu de CNIB », c’est livrer ces Burkinabè à des « dangers incalculables ».

Revenant sur les lieux de vote de la diaspora, qui semble-t-il, sont réduits aux ambassades et consulats, l’UPC a rappelé que dans le texte amendé en 2015, il était dit que « le vote devait avoir lieu dans les ambassades et consulats, ou dans tout autre lieu en accord avec le pays hôte ». Mais, à entendre les conférenciers, « le MPP (est revenu) couper la dernière partie (du texte) pour dire que c’est seulement dans les ambassades et consulats (que le vote se fera désormais) ». Ils appellent ainsi les autorités à prendre l’exemple du Mali  qui, aux élections récentes, avait négocié plus de 300 bureaux de vote pour que ses ressortissants puissent voter.

Les conférenciers ont souhaité qu’il y ait de l’équité dans les prochaines échéances électorales. « L’UPC n’est pas contre le vote de la diaspora burkinabè. Nous voulons que ce vote soit inclusif », a insisté Adama Sosso, deuxième vice-président chargé des questions politiques du parti.

L’UPC contrattaque Simon Compaoré

Au cours de cette conférence de presse, l’UPC est revenu sur les récentes déclarations du président par intérim du MPP tenues le 7 aout dernier. Simon Compaoré, puisse qu’il s’agit de lui, affirmait que « l’opposition nous sert un film Western de mauvaise qualité ». Une déclaration qui peine à passer au sein de l’UPC. « Si le FESPACO devrait primer le film le plus médiocre, le plus nul et le plus ridicule, le lauréat serait sans doute Simon Compaoré pour son court métrage “Tranquilos” », a taclé Moussa Zerbo. Les conférenciers pensent que Simon Compaoré est « habitué de volte-face, aux trahisons et aux reniements » et que si ce code électoral fait des dégâts, il ne sera pas étonnant de voir encore Simon Compaoré revenir demander pardon au peuple. Pour Moussa Zerbo, « Simon Compaoré est le Zachée de la politique burkinabè » mais note qu’à la différence du Zachée de la Bible, « Simon continue dans l’erreur après sa repentance ».

L’UPC a déploré la sortie récente des représentants de la diaspora  qui saluent le vote du nouveau code électoral. Pour le parti du Lion, ces responsables de la diaspora sont des « aveugles défenseurs du régime », et qui par leurs actes, vont livrer leurs compatriotes en « bénissant cet apartheid électoral ».

« Nous sommes très soucieux de la préservation de la paix dans notre pays », ajoute Adama Sosso, qui rassure que l’UPC va participer aux manifestations qui seront organisées par l’opposition dans ce sens, tout en demandant au président du Faso de ne pas promulguer la loi sur le code électoral.

Armand Kinda

Infowakat.net

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