Les femmes rurales du collège des femmes de la Confédération paysanne du Faso ont procédé au lancement de l’acte II de la campagne de plaidoyer dénommée « Les femmes rurales, pour un Burkina sans faim » ce 12 octobre 2020. Il sera question pour cette campagne d’approcher les différents candidats à l’élection présidentielle afin d’obtenir leur signature, gage de leur engagement pour la mise en œuvre de leur manifeste « Huit mesures pour bâtir un Burkina sans faim ».
Les femmes rurales du Collège des femmes de la confédération paysanne du Faso avaient mené pendant les élections de 2015 cette campagne avec un manifeste de 10 mesures. L’objectif était qu’une fois élu, le politique puisse prendre en compte les préoccupations auxquelles elles font face dans leur activité agro-sylvo pastorale. Avec un bilan qu’elles jugent mitigé, elles reviennent au galop pour une autre campagne avec 08 mesures.
L’acte II de la campagne vise à engager les candidats à l’élection présidentielle de novembre 2020 pour la prise en compte des huit mesures dans leur programme présidentiel au cours des 5 ans.
Les femmes rurales sont engagées pour l’amélioration de leur condition de vie à tous les niveaux. Ainsi, les 08 points du manifeste sont entre autres, l’accès sécurisé et contrôle de la terre, l’accès des femmes rurales au crédits et produits financiers adaptés à leur besoin, accès des femmes aux intrants, équipements et infrastructures de production, représentation et participation dans les instances de décision.
Il faut que le politique s’engage !
« Nous demandons aux candidats de prendre en compte nos mesures dans leurs programmes de société. Nous ne sommes pas des politiciens. On ne bat pas campagne pour quelqu’un. Nous cherchons l’amélioration des conditions de notre vie, c’est notre politique. Si on arrive à produire suffisamment pour le Burkina Faso, à nous prendre en charge et être autonome en tant que productrices cela va encourager les jeunes à emprunter le même chemin », affirme Korotoumou Gariko, chargée à l’organisation du Collège des femmes. Pour elle, la gente féminine ne s’intéresse pas au domaine de l’agro sylvo pastoral parce qu’elle ne voit pas une opportunité de réussite, « Il faut donc améliorer les conditions pour permettre à la relève de pouvoir continuer l’activité. Nous ne sommes pas là pour un parti, s’il ne veut pas, il se met à l’écart et un autre va nous accompagner », dit-elle.
« C’est le programme du président que nous allons voter. Nous n’allons plus donner nos voix à un président qui ne va pas prendre nos préoccupations en compte », argue Salimata Maïga, membre du Collège des femmes.
La campagne se déroulera comme suit, le manifeste contenant huit mesures sera remis aux différents candidats qui vont s’engager à travers une signature de l’intégrer dans leur programme. Ensuite les femmes suivront la campagne électorale pour s’assurer que leurs préoccupations sont prises dans le programme politique des candidats.
Après élection, le collège va suivre l’exécution du mandat du président en faisant une évaluation annuelle du programme gouvernemental.
Chaque année, un bilan sera fait pour relever les insuffisances et interpeller le gouvernement au respect de l’engagement.
Nafisiatou VEBAMA
Infowakat.net