« Ayant accès au dossier comme tout autre avocat, nous pouvons attester maintenant que le dossier suit normalement son cours et a connu une évolution notable avec de nouvelles inculpations et avec le reversement par la France de deux lots de documents déclassifiés » rassure Me Bénéwendé Sankara. Un troisième lot des documents déclassifiés par la France est toujours en attente.
De toutes les façons, ce que ces documents peuvent apporter, « c’est de conforter ce que le juge a dans son dossier », estime Me Prosper Farama. Selon lui, la non transmission de ces documents, ne saurait constituer un blocage pour l’avancement de ce dossier. « Parce qu’avec ou sans les documents déclassifiés de la France, l’enquête avait suivi son cours, l’enquête a révélé beaucoup d’éléments qui suffisent déjà à aller au jugement », précise-t-il avant d’ajouter que c’est dans l’intérêt de la France de transmettre les dossiers à la partie burkinabè.
Pour Me Prosper Farama, il est de l’intérêt de la France de transmettre les documents en questions «Celui qui a le plus intérêt à ce que ces documents puissent être transmis, c’est d’abord l’Etat français, parce que les Burkinabè et pas mal d’Africains pour ne pas dire pas mal de citoyens dans le monde, ont une présomption d’implication de la France dans l’assassinat du président Thomas Sankara. Est-ce que c’est vrai ou c’est faux ? Personne n’en sait grand-chose aujourd’hui. Et si la France a la bonne idée de fournir ces éléments, je pense que c’est dans son intérêt d’abord.» affirme-t-il
Pour ce qui es de l’expertise ADN non concluante des supposés restes de Thomas Sankara Me Bénéwendé Sankara explique que le juge a commandé trois types d’expertise que sont l’enquête balistique, l’autopsie et l’expertise ADN
On a retrouvé aussi dans les tombes des objets que les familles ont reconnus
Avant de poursuivre que l’enquête balistique et l’autopsie, ont donné des pistes fiables et crédibles au juge. « L’enquête balistique permet au juge de déterminer quels sont les types d’arme qui ont été utilisés pour commettre le crime : les balles et les douilles ont été retrouvées. Il y a l’autopsie : Aujourd’hui dans la reconstitution des faits, on sait combien de balles à peu près le président Sankara a reçues. On a retrouvé aussi dans les tombes les objets que les familles ont reconnus. Il y a même des pièces d’identité qui ont été retrouvées dans les tombes », explique-t-il.
Le collectif d’avocats s’indigne sur la non-exécution par la Côte d’Ivoire des mandats d’arrêts émis contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando tous deux, objets de procédure d’extradition depuis les 07 et 11 mars 2016.
« Il serait bon pour Blaise Compaoré lui-même de venir au Burkina conseille » Me Prosper Farama à l’endroit de l’ex-président. Il poursuit « Il serait bon pour tout le monde, pour la conscience collective burkinabè, pour Blaise Compaoré lui-même, et même ses supporters, qu’il puisse venir au Burkina et être entendu par la justice, qu’il puisse se défendre et donner sa version. Parce qu’autrement, il ne faudrait pas qu’après on nous dise qu’il y a un jugement qui a été fait et qu’on n’a pas respecté les droits des uns et des autres, parce qu’il sera jugé sur la base des éléments qui sont dans le dossier s’il refuse de venir se défendre. J’ose espérer que le mandat qui a été émis, s’il refuse volontairement de venir répondre devant la justice de son pays, sera exécuté ».
Yekiremi Abdias FARMA
Infowakat.net