Le candidat du congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) l’ancien parti au pouvoir a accordé une interview télévisée à la chaîne française France 24 quelques jours après l’ouverture de la campagne présidentielle de novembre 2020. Au cours de l’interview, le candidat a répondu promptement aux questions du journaliste français.
A la question de savoir si Eddie Komboïgo à toutes ses changes malgré le fait qu’il soit associé au 27 ans de pouvoir de son mentor Blaise Compaoré, le candidat du CDP répond qu’il n’est pas assez associé au 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré. « Je ne suis pas associé aux 27 ans du pouvoir de Blaise Compaoré. Ceux qui sont associés, c’est bel et bien, Roch Marc Christian Kabore, Simon Compaoré et le regretté Salifou Diallo. Moi, je suis un militant de base, qui a fait sa trajectoire normal et qui a simplement été député en 2012, mandat que nous n’avons pas terminé en 2014.»
A l’en croire le parti a encore toutes ses chances pour sortir victorieux au soir du 22 novembre prochain. » Mais je crois sincèrement que le CDP a ses chances aujourd’hui de remporter ces élections tout simplement parce que comme vous l’avez constaté, depuis les indépendance nous n’avons jamais vu un seul président du Burkina Faso admettre que des terroristes envahissent son territoire. Lorsqu’un président, on prête le serment de protéger et le territoire et les habitants. Aujourd’hui nous constatons la triste réalité. Plus de 1500 morts, plus d’un million de déplacés, plus de 2500 écoles fermées laissant 350 000 enfants dans les rues. C’est triste pour notre pays. »
Le même peuple abusé en 2014, et aujourd’hui désabusé ramènera le CDP au pouvoir
Profitant du micro de France 24, le candidat du CDP estime que la situation sociale du pays frôle l’enfer. » 250 jours de grève avec les syndicats, et il y a aucun apport qualitatif ».
» Ceux qui sont sortis les 30 et 31 octobre 2014 s’attendaient à un changement qualitatif, mais ils constatent aujourd’hui que le Burkina est entrain de plonger dans les enfers et c’est ce même peuple abusé en 2014, et aujourd’hui désabusé ramènera le CDP au pouvoir, et le CDP conduit par Eddie Komboïgo que je suis« .
Pour le candidat du CDP Eddie Komboïgo, le président sortant Roch Marc Christian Kaboré est responsable de la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso car pour lui » gouverner c’est prévoir, et gérer c’est prévoir. » » On constate aujourd’hui que le gouvernement Roch Marc Christian Kaboré est dans la réaction et non dans la prévention. Une guerre ça se prépare et lorsque je l’ai entendu sur votre chaîne déclaré qu’il n’est pas prêt à négocier ou à échanger parce qu’il n’y a pas d’otages ça me rend encore plus triste parce qu’il ne faut attendre qu’il ait des otages, nous constatons des morts déjà. Plus de 1500 morts, je crois que c’est suffisant. Le sang a suffisamment coulé. Et comme vous constaté encore, il appel toujours les terroristes, des HANI (des hommes armés non identifiés) pendant 05 ans vous gouvernez un pays et vous ne savez même pas qui vient vous attaquer. La responsabilité certainement, il doit l’assumer.«
Le Burkina Faso ne peut pas supporter 05 ans de guerre
A question de savoir avec qui Eddie voudrait négocier et comment, le candidat du CDP affirme que » la logique voudrait savoir qui nous attaque pourquoi on nous attaque. Et lorsqu’on apprend a identifier ceux qui nous attaque et à connaitre les raisons pour lesquelles ils nous attaque, on peut déjà aller autour d’une table d’échange pour trouver une solution pacifique. Le Burkina Faso ne peut pas supporter 05 ans de guerre. Ça fait plus du tiers du budget pendant 05 ans qui sont affectés aux forces de défenses et de sécurité. C’est ressources auraient pu être exploitées autrement, à financer des emplois, des industries, des infrastructure structurant ou pour le bien-être des populations.«
Personne dit qu’il faut exempter Blaise Compaoré de la justice
Sur la question de la réconciliation nationale, Eddie Komboïgo se dit surpris de voir que ce n’est qu’à la veille des élections présidentielles que le président sortant à daigné marchander le retour de Blaise Compaoré. » Blaise compaoré est prêt au retour. Il doit retourner au pays sans condition. Il n’y a pas d’exilé politique. Il le dit. S’il n’y a pas d’exilé politique il faut mettre les conditions pour que l’ancien président Blaise Compaoré rentrer avec l’ensemble des exilés. Ce que nous avons en 2014 n’est pas aussi important que ce que d’autres pays ont connu, comme le Rwanda. Mais ils ont pu se pardonner. On ne peut développer un pays lorsqu’il y a des fissures humaines, sociale, lorsqu’on ne parle pas, lorsqu’on n’est pas uni. Personne dit qu’il faut exempter Blaise Compaoré de la justice, nous disons seulement que la justice classique a ses limites et que nous préférons aujourd’hui, une justice transitionnelle pour que l’on se disent la vérité, se pardonner mutuellement et regarder l’avenir avec espoir et espérance et donner l’espoir à nos populations. C’est ça qui est important qui préserve les intérêts supérieurs de la nation ».
A la question de savoir s’il est élu ce qu’il ferait de Blaise Compaoré Eddie Komboïgo indique que l’ancien président n’a pas été condamné pour être gracié ou tout autre. « On ne peut pas anticiper sur ce que la justice n’a pas donnée comme décision. Ce qu’il faut faire, c’est de lui permettre de rentrer le plus rapidement possible, organiser les instance d’une réconciliation sérieuse à tous les niveaux, de la base jusqu’au sommet en passant par les structure des provinces. Que chacun puisse se parler, il n’y a pas que le problème de Blaise Compaoré, il y a tout ce qui est incompréhension, délits ou crimes depuis es années 60 pour qu’il y ait une réconciliation sérieuse. Qu’on apaise les coeurs, que l’on ne se regarde plus en chien de faillance, mais en frères dans l’intérêt de notre pays. Et c’est ce que le CDP prône!«
Fariska Barsan
Infowakat.net
