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Education : les salaires de plus de 300 fonctionnaires coupés ou suspendus

La coordination régionale du centre des syndicats de l’enseignement crie, dans une déclaration, à des coupures « sauvages et abusives » des salaires de plus de 300 agents du ministère de l’enseignement. Ces coupures ont été opérées par le gouvernement pour motif de grève. Sauf que selon la CRSE, ces coupures et suspension n’ont respecté aucun texte légale.

Les organisations syndicales étaient allées en grève générale de 120h du 16 mars au 20 mars 2020, pour protester contre l’extension de l’impôt unique sur les traitements et salaires aux primes et indemnités des fonctionnaires, sur toute l’étendue du territoire national.

Bien avant, la CRSE avait dès le 27 février dernier décidé de :

1. La suspension des évaluations pour le préscolaire, le primaire, le post primaire et le secondaire ;
2. la non-remise des notes ;
3. sit-in tous les mardis et jeudis de 7h à 10 h dans les établissements et services ;
4. le non-traitement des courriers ;
5. la non-transmission des courriers (rapports, données statistiques, budgets…)
6. la non-participation à toutes les instances dans les établissements et services ;
7. la suspension des sorties pédagogiques au préscolaire, primaire, post primaire et secondaire ;
8. et la non-remise des bulletins de notes de fin de trimestre.

Des coupure et suspension sur quelle base ?

Selon la CRSE qui cite l’article 10 de l’arrêté conjoint 2013-195/MEF/MEFPTS portant procédure de traitement et modalité de liquidation de la retenue pour fait de grève stipule : « il doit être procédé à la retenue pour faits de grève au plutôt au cours du mois suivant celui au cours duquel la grève a eu lieu et au plus tard à la fin du deuxième mois qui suit le début de ladite grève ».

« Or si vous regardez nos dates citées plus haut, vous comprendrez que nos différentes actions de lutte ont véritablement commencé dans le mois de mars 2020 et à la fin du même mois de mars, nous avons constaté les suspensions et coupures. Quelle incohérence et quelle bavure !» Mieux, on ne peut procéder à des suspensions totales de salaire pour seulement quelques jours de grève observés, explique Arnaud Bouda, membre de la CRSE et secrétaire général du Synater du Kadiogo, joint au téléphone.

Ainsi « de façon disparate », au post primaire et au secondaire, 150 suspensions ont été faites. Au préscolaire, au primaire et dans le non-formel ce sont 167 salaires qui sont suspendus. « Ces chiffres ne sont pas définitifs, car il y en a qui continuent de prendre leur position (…)  le ministère de l’éducation nationale est le plus touché » » ajoute Arnaud Bouda.

Mise en garde…

Les organisations syndicales mettent en garde le gouvernement et tous ceux qui ont accompagné ce dernier dans ces coupures et suspensions.

« Les directeurs régionaux, provinciaux et certains inspecteurs sont passés par différents moyens pour dissuader certains camarades d’entamer ou de respecter le mot d’ordre. Jusqu’à même faire des descentes sur le terrain pour recenser les nom des camarade. Nous les avons interpellé pour leur rappeler qu’il n’est pas de leur ressort de faire cela mais plutôt au ministère de l’administration territoriale » a souligné Arnaud Bouda.

« Nous ne sommes pas contre les retenus pour fait de grève, contrairement à ce que le gouvernement fait croire. Nous sommes d’accord que celui qui n’a pas travaillé n’a pas droit au salaire. Mais nous demandons que le gouvernement apporte des preuves que ces camarades n’ont pas travaillé durant tout un mois », d’autant plus qu’il n’y a pas eu de procédure disciplinaire à leur endroit comme prévoit les textes.

Par exemple, « dans la circonscription d’éducation de base Ouaga 10, dix huit personnes ont subi des suspensions de salaire. Il est ressorti que celui qui devait prendre les noms n’est même pas sorti sur le terrain pour le faire pendant le mot d’ordre. Et les 18 ont effectivement dit que pendant qu’ils observait le mot d’ordre ils n’ont l’ont pas vu ».

Arnaud bouda s’indigne du reste, que « pendant que dans d’autres pays où les gouvernements prennent des mesures pour soulager les citoyens en cette période de crise sanitaire, que ce soit le contraire chez nous ».

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net

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