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Eglise et avortement : « l’avortement bafoue le droit à la vie, qui est le tout premier droit de l’individu », Abbé Joseph Sawadogo

Depuis la visite des responsables de la Fondation Susan Thompson Buffett au Burkina Faso, le débat autour de la légalisation de l’avortement fait rage au Burkina Faso. C’est dans ce contexte que le Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR) a animé le dimanche 16 septembre 2018, sa conférence publique mensuelle au sanctuaire Bethleem à la Cathédrale de Ouagadougou autour de la thématique « santé de la reproduction et foi catholique. Cette rencontre d’échanges et de partages a été marquée par la présence du ministre de la Santé, Nicolas Méda qui pour l’occasion a fait savoir qu’il n’y a aucun projet de loi tendant à la légalisation de l’avortement au Burkina Faso.

« Le gouvernement veut introduire un projet de loi pour légaliser l’avortement ». Telle est l’information relayé par certains médias. Il n’en fallait pas plus pour que les différentes confessions religieuses décrètent une fatwa contre ce projet. Il aura fallu un communiqué du ministre de la Santé pour infirmer la chose. Bien avant ce communiqué, Nicolas Méda a pris part à la conférence publique mensuelle initiée par le Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables (SEPAFAR) dont la thématique s’est articulée autour de « la santé de la reproduction et la foi Catholique ».

La planification familiale, première étape vers une légalisation

A la lumière de la communication du Père Joseph Sawadogo, théologien et enseignant à l’USTA, les participants ont mieux cerner la position de l’Eglise famille sur la question. A en croire le prélat, la question de l’avortement est une volonté mondiale et cette volonté se traduit à travers des organisations philanthropiques. Du reste fait-il savoir, le terme « santé et droit de la reproduction », inventé par l’occident a été introduit pour falsifier le débat sur la planification et ne sied pas, car ce sont des animaux qui se reproduisent.

Selon lui, la planification familiale voulue par l’occident dans les pays en voie de développement est la première étape vers une légalisation de l’avortement. L’Eglise famille récuse le terme « reproduction » et parle à ce propos de « procréation ». D’ailleurs rapporte-t-il, pour atténuer le mot avortement qui est plus violent, l’occident parle d’interruption volontaire de grossesse (IVG).  Sans ambages, l’Abbé Joseph Sawadogo déclare que l’Eglise est contre l’avortement. Prenant en compte la dimension morale et son expérience en tant que serviteur de Dieu, il indique que l’avortement crée un syndrome post-traumatique car, c’est un attentat à la vie.

« La loi civile doit traduire des valeurs qui nous sont chères »

Et à cet égard, la loi positive doit être en adéquation avec certains aspects de la loi morale. « La loi civile doit traduire des valeurs qui nous sont chères », a-t-il soutenu. La question de l’avortement, selon Abbé Joseph Sawadogo est abordée par le Pape Jean Paul II et fait la part des choses entre la dimension politique, la dimension éthique et la dimension morale. Selon lui, l’avortement bafoue le droit à la vie, qui est le tout premier droit de l’individu.

Pour l’Abbé Sawadogo, l’Eglise n’est pas insensible sur les aspects moraux, raison pour laquelle, elle prône la miséricorde et agit pour la protection de la femme et des jeunes filles à travers ses différentes institutions. Du point de vue du communicateur, la loi civile agit dans le sens de la protection de la personne et l’avortement est un attentat à la vie. Il s’agirait donc d’un anachronisme que de vouloir légaliser l’avortement. Dans le plan de l’occident concernant l’avortement, dévoile l’Abbé Sawadogo, il y a trois étapes à savoir, la décriminalisation, la légalisation et libéralisation. Il explique qu’il y a environ 150 à 200 000 avortements au Burkina avec pour corollaire la mortalité maternelle, l’infertilité et le syndrome post-traumatique. Tout comme sa position sur l’avortement fait savoir Abbé Sawadogo, l’Eglise est contre la planification familiale suivant les méthodes chimiques et physiques. Elle prône, cependant dans ce sens la méthode naturelle.

9 milliards FCFA par an pour la gratuité de la planification familiale

Les participants à la conférence publique, le ministre de la Santé en première ligne à gauche

Le ministre de la Santé, Nicolas Méda, pour sa part, a saisi l’occasion pour lever toutes équivoques quant à la rumeur du projet de loi visant légalisation de l’avortement. « Le gouvernement n’a aucun projet de loi de dépénalisation de l’avortement. Ni aujourd’hui, ni demain », a-t-il martelé. Nicolas Méda a souligné que le PNDES, dans le secteur de la santé vise trois missions. D’abord, il s’agira d’aller à la couverture sanitaire universelle, accélérer la transition démographique pour mieux capturer le dividende démographique et la gratuité de la planification familiale.

 S’agissant de la planification familiale, le processus nécessite 9 milliards de FCFA par an et un milliard 300 millions sont déjà mobilisés. C’est en ce sens que les responsables de la Fondation Susan Thompson Buffett ont séjourné au Burkina Faso, pour voir dans quelles mesures, ils peuvent apporter leur aide au gouvernement. D’ailleurs, pour sensibiliser et avoir l’adhésion de tous, le gouvernement a entrepris une tournée auprès des différentes sensibilités. A cet effet, il a rencontré la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME), la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) et le Mogho Naaba.

Lire aussi https://infowakat.net/avortement-au-burkina-faso-ampleur-du-phenomene-et-legislation/

G Maurice Belemnaba

Infowakat.net

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