C’est une nomination qui n’est pas passée inaperçue : celle de Pargui Emile PARE, au poste de Directeur général de l’Ecole nationale de santé publique, ENSP. Pour ce proche de feu Salif DIALLO, qui n’avait de cesse de critiquer l’action du gouvernement ces dernières semaines, ce repositionnement a sans aucun doute valeur de compromis entre les différentes tendances qui se disputent le leadership à l’intérieur du parti présidentiel.
Le bilan de l’an 2 du gouvernement de Paul KabaTHIEBA n’avait pas été à la hauteur de ses attentes. Et Emile PARE n’avait pas hésité à voler dans les plumes de sa propre majorité. Fustigeant au passage la conduite des affaires de l’Etat par dit-il, des aveugles politiques.
Critique fondée ou simple coup de pied intéressé dans la fourmilière pour se faire une place au soleil ? Une chose est certaine c’est que le message semble avoir été entendu, puisque depuis quelques semaines, Emile PARE est le nouveau patron de l’Ecole nationale de santé publique.
Médecin de formation, l’Homme visait, semble-t-il, plus haut. Un poste ministériel promis peut-être par son ami Salif DIALLO ? Ce n’est pas exclu, même si depuis la disparition en 2017 de l’ancien Président de l’Assemblée nationale et par ailleurs ex- Président du MPP, les cartes ont été partiellement rebattues et redistribuées au sein du parti au pouvoir.
Toujours est-il que celui qui se fait appeler le chat noir du Nayala, fait partie du premier cercle idéologique du MPP dont il a contribué à asseoir les bases. Ce qui lui donne par moment ce ton dans le discours et dans les gestes.
Volontaire autant que polémiste, c’est aussi et surtout un habitué des coups de gueule politiques dont il ne se prive pas. Cette liberté de parole, l’ex-candidat à la présidentielle va-t-il continuer de l’assumer avec ses nouvelles responsabilités? C’est là tout l’enjeu de cette nomination qui sonne comme une volonté de rassemblement autour du Chef de l’Etat, Roch Marc Christian KABORE. Un message adressé également à l’aile gauche du parti et surtout aux salifistes, à un moment où le parti présidentiel se cherche un second souffle.
Jules SIMON
Infowakat.net