Promotrice de Festim Tenko, Sylvie Koudougou est dans la mode depuis toute petite. Elle porte désormais la marque de « Merveilles confection » d’où l’entreprise est basée à Ouagadougou. La couture Homme et dame est sa particularité. Mais, ce qui retient l’attention chez elle, c’est d’ailleurs l’utilisation des morceaux de tissus récupérés à des fins utiles.
Après le Certificat d’Etude Primaire, Sylvie Koudougou a abandonné les études pour faire la couture, son métier de rêve. Ainsi, elle a suivi une formation pendant 3 ans chez les sœurs religieuses à Tenkodogo. Diplôme de coupe-couture en poche, la jeune dame a bénéficié des phases de perfectionnement à Ouagadougou et en Côte d’ivoire. De ces expertises, elle s’est installée à son propre compte. « Depuis toute petite, je voulais travailler pour moi-même, et pas travailler pour quelqu’un. En même temps je m’épanouis dans ce que je fais. Parce j’aime la couture et je ne regrette pas d’avoir choisi ce métier », a-t-elle dit.
Être écologique autour de soi !
De nos jours, plusieurs couturiers ne changent pas leurs habitudes et jettent dans la nature divers morceaux de tissus au quotidien. Pourtant, la préservation de l’environnement est un défi à relever à Merveilles confection. Réutiliser et recycler les tissus du quotidien est un bel exemple. Avec un peu d’imagination, Sylvie fait sa part en réutilisant les morceaux pour les transformer en objets décoratifs et pratiques de valeur.
« On parle d’écologie, c’est une manière de pouvoir défendre la nature. Parce que c’est nous on coud les tenues et on jette un peu partout les tissus. Donc, je ramasse ces morceaux et j’essaie de créer les habillages des miroirs, des tables, des portes clés, des paniers, des tableaux aussi, etc. C’est pour être aussi écologique et ne pas salir la nature », a-t-elle indiqué. Avec de tel projet, la nature sera libérée de ces saletés. « C’est nous on pollue la nature. Si ces morceaux-là peuvent faire des tableaux, des trucs et libérer la nature, cela fait encore du bien », a-t-elle insisté.
Dans ce volet, elle a décidé de travailler avec les femmes qui ont un problème de mobilité physique leur permettant de gagner leur vie quotidienne dans la dignité. « Avec le temps, je vais prendre d’autres femmes handicapées qui veulent aussi avoir leur pain mais pas dans la mendicité. Cela peut être une source de revenue pour elle et c’est pour cela que j’ai développé cette branche », a-t-elle soutenu. « Ne jetez plus vos morceaux de tissus, je vais passer les récupérer », a lancé la promotrice de Festim Tenko aux couturiers, arborant un sourire.
Festim Tenko, initier les jeunes à avoir un métier.
Sylvie Koudougou se bat pour faire connaître la mode sur le continent Africain. C’est pour cela qu’elle a créé le Festim Tenko, un évènement international de la mode à Tenkodogo, en 2022 il y aura bientôt le 4e édition. Le festival regroupe des couturiers, stylistes, etc. qui viennent de partout notamment du Benin, du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali.
En outre, il y a la coiffure, le maquillage, des accessoires de la mode. L’idée c’est de mobiliser la jeunesse de la région à faire un choix d’acteur dans la mode en devenant soit les mannequins, les stylistes… Une autre manière pour elle de sensibiliser les jeunes de la localité qu’au lieu de se rendre à la capitale, ils peuvent y rester pour apprendre le métier de leur choix en lien avec la mode.
Selon sa promotrice, l’objectif est d’inciter la jeunesse à entreprendre. « C’est pour motiver les jeunes à se lancer dans la couture, à avoir un métier. Puisque que cela m’a servi de bon et c’est une manière d’encourager les jeunes de chez moi à prendre conscience et donner une chance à ceux qui aiment de le faire », a-t-elle justifié. « Grâce à Merveilles confection j’emploi des gens, c’est une fierté et un honneur pour moi », se réjouit-elle.
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net