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Fin de la coopération Burkina-Chine : « C’est un fiasco diplomatique » Abdoul Karim Maré, commerçant

Des jours après la décision du gouvernement burkinabè d’interrompre ses relations de coopération avec la chine Taïwan et de renouer avec celle populaire, INFOWAKAT est allé à la rencontre de commerçants de pièce détachées, d’appareils (portables, télévisions, ventilateurs…) et de pagnes… pour recueillir leurs analyses de la décision.

Souleymane Ouédraogo, commerçant de pièces détachées à Yamtenga

Sur la décision du gouvernement d’interrompre nos relations de coopération avec la chine Taïwan, elle est surement bonne pour les preneurs de cette décision mais pour la plus part des gens comme nous commerçants qui traitions avec ce pays. Ce n’est pas évident qu’il n’y aura pas des conséquences négatives sur notre commerce. Si le gouvernement avait informé les commerçants avant leur décision finale c’est sure que certains allaient prendre leur précaution en faisant le choix de continuer avec Taïwan ou de changer de fusils d’épaule. Dans  toute chose le début n’est pas facile. Je pense que le gouvernement doit faire quelque chose pour les commerçants qui ne trouvent leur intérêt que dans l’importation de marchandises en provenance de la Taïwan.

Abdoul Karim MARE, commerçant  libraire

L’interruption des relations de coopération avec la Chine Taiwan est un fiasco diplomatique. Pour peu que je sache, l’histoire a montré qu’il est dangereux de coopérer avec la chine populaire. Moi je veux lancer un appel à nos dirigeants : «  Il faut savoir négocier avec la chine populaire ». Ils vont venir ici vendre leur marchandise au prix d’en gros et nous laisser dans la déception. J’aurai ouï-dire qu’au Togo et au Bénin, il y a des chinois qui vendent des beignets. Ce qui veut dire qu’ils vont venir prendre le travail de nos grands-mères ici. Pour ce qui est des autres domaines de développement, j’insiste pour le transfert de compétences. Par exemple, pour la construction de l’hôpital à Bobo-Dioulasso, il faut qu’ils choisissent des techniciens burkinabè pour que nos ingénieurs puissent apprendre.

Moussa ZABRE, commerçant de chaises, tables, téléphones à Katr-yaar

Moussa ZABRE, commerçant de chaises, tables, téléphones à Katr-yaar

Moi mes articles proviennent de la chine Taïwan mais comme notre pays ne veut plus traiter avec elle nous aussi on va suivre le changement. Ce qui va vraiment nous motiver à ne plus prendre la route de la chine Taïwan c’est si nous dépensions plus que d’habitude pour faire venir nos marchandises. Je voudrais ajouter que les matériels ne sont pas couteux, mais ce sont les frais de transport, les taxes et surtout les dédouanements qui contribuent à flamber les prix. Tout simplement parce que l’on doit déduire toutes ces dépenses sans oublier les bénéfices des prix d’achat. Le marché est froid mais ce que nous gagnons nous remercions Dieu.

Moumouni MINOUGOU, commerçant de pagnes à ROODWOKO

Mes pagnes proviennent des deux Chines, ce qui fait que je n’ai pas de sentiment particulier. Tout de même je pense que si l’Etat burkinabè a choisi de collaborer maintenant avec la Chine populaire, il a ses raisons et je pense que c’est pour le bien de notre pays. Le souci que nous avions avec la chine populaire c’est le problème de visa. J’espère qu’il ne se posera plus. Aussi, aucun accord commercial ne nous protégeait là-bas. D’aucuns pensent que les chinois de la Chine populaire viendront gâter leur commerce. Car les prix de leurs marchandises seront nettement plus bas que les nôtre. Si l’Etat pensait que la présence de la Chine populaire ne sera pas bénéfique pour nous les commerçants ou portera un coût dur à notre économie, il n’allait pas chasser la Taïwan.

Adoulas NIKIEMA, vendeurs de télé, ventilateur et pièces divers

Si le gouvernement pense que ce changement nous sera bénéfique, nous sommes leurs alliés. Je dis cela parce que le gouvernement connait les deux Chines et a pris cette décision en fonction des intérêts du pays. Pour le moment nous n’avons pas encore senti le coup de cette décision sur nos commerces.

Laure NANA

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