Du 9 au 10 juillet 2018, Ouagadougou abrite la conférence internationale sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). Placée sous le thème : « accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale au Burkina Faso », cette rencontre a pour objectif d’améliorer le niveau de mobilisation des ressources pour le financement du développement du Burkina Faso. La cérémonie d’ouverture de la conférence est intervenue sous la présidence du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba en présence de nombreux partenaires techniques et financiers.
Faire le bilan de la mobilisation des ressources par l’établissement de l’état de la mobilisation des financements par axes et par secteur, identifier les ressources de financements et les mécanismes innovants pour la diversification de l’économie burkinabè et la valorisation de la transformation agro-sylvo-pastorale. Tels sont entre autres, les objectifs de la conférence internationale sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES) organisée les 9 et 10 juillet 2018, dans la capitale burkinabè. Placée sous le thème : « accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale au Burkina Faso », cette conférence va également permettre de présenter les principales réformes en cours visant à améliorer le climat des affaires au Burkina Faso et améliorer le classement du Burkina Faso au Classement doing business en 2018, ainsi que la note CPIA du pays.
Par ailleurs, la conférence va servir de cadre pour mener des échanges avec les Burkinabè de l’extérieur dans le sens de la mobilisation de leurs contributions au financement du PNDES. Pour la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine Coulibaly, il s’agira de mener un plaidoyer pour un financement adéquat du programme d’urgence pour le Sahel (PUS-BF) et du programme d’appui au développement des économies locales (PADEL).
Au terme de la rencontre, à en croire Hadizatou Rosine Coulibaly, des recommandations stratégiques et opérationnelles pour une meilleure mobilisation des ressources pour le financement du PNDES, seront formulées. Selon la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, l’ambition du PNDES était d’arriver à mobiliser des ressources propres à hauteur de 9 825, 2 milliards de FCFA soit 63,8% du coût total et un besoin de financement de 5 570,2 milliards de F CFA. Le bilan à mi-parcours indique qu’en fin décembre 2017, la situation en terme de mobilisation des ressources propres au cours des deux années s’élève à 2 629,62 milliards de F CFA sur une prévision annuelle de 3 052,5 milliards de F CFA, soit un taux de mobilisation de 86,03%.
S’agissant de la situation de la mobilisation des ressources extérieures sur les deux premières années, il ressort un taux de confirmation de 90,7% soit un total de 5 053,73 milliards de F CFA pour le besoin exprimé à 5 570,2 milliards de FCFA. En ce qui concerne la contribution du secteur privé, elle demeure encore faible, malgré l’apport du secteur bancaire, le taux de mobilisation des ressources extérieures privées 0,5%, reste désespérément campé sur 24,91 milliards FCFA en ce qui concerne le partenariat public-privé (PPP).
La tenue de la conférence est un exercice de réédition compte, à la suite de la conférence de Paris et il s’agira donc de réfléchir sur des questions tels que l’accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale, le programme d’urgence pour le Sahel et le programme d’appui au développement des économies locales.
Le défi de la transformation agro-sylvo-pastorale
Pour elle, l’accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale s’impose au Burkina Faso étant donné que le pays est enclavé avec une population à majorité rurale. « Le secteur de la production agro-sylvo-pastorale occupe plus de 80% de la population totale et fourni environ 45% des revenus aux familles rurales. Mais sa contribution à la création des richesses nationales reste faible, environ 28% en 2017, en raison du niveau particulièrement bas de la transformation des produit locaux », a laissé entendre Hadizatou Rosine Coulibaly. S’agissant du PUS et du PADEL, leur objectif est de passer de l’urgence à la résilience.
Aussi, le PUS a-t-il pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurisation des personnes et des biens et le développement économique et social de la région du Sahel et une partie de la région du Nord. Le programme d’appui au développement des économies locales, PADEL, quant à lui a été élaboré et mise en œuvre depuis 2017 pour lever les contraintes au développement socio-économique. La coordonnatrice résidente du système des Nations unies, présidente de la troïka des partenaires technique et financiers, Metsi Makhetha pour sa part, s’est réjouie de la tenue de la conférence. Pour elle, la conférence est une véritable plate-forme pour examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre du PNDES. Selon Metsi Makhetha, la mise en œuvre réussie du PNDES commande que l’on s’appuie sur des secteurs à fort potentiels, tels que le secteur agro-sylvo-pastoral.
Aussi, sa transformation aura un effet multiplicateur a-t-elle indiqué. Elle a salué et encouragé le gouvernement pour ses efforts malgré le contexte difficile. Pour Paul Kaba Thiéba, la rencontre va donner l’occasion « de faire le point sur la concrétisation des engagements pris d’une part par le gouvernement en matière de réformes et d’investissements et d’autres part, par les partenaires publics et privés relatifs aux intentions de financements annoncées lors de la conférence de Paris ».
S’agissant du thème de la rencontre, le Premier ministre a laissé entendre qu’il s’agira de porter le taux de transformation des produits agricoles de 12% en 2015 à 25% en 2020. Raison pour laquelle a-t-il dit, la conférence va se pencher sur les modalités de financements et de réalisation des projets et programmes dans ces filières dont un grand nombre est réalisable par le secteur privé.
Paul Kaba Thiéba a, à cet effet, lancé un appel aux partenaires institutionnels du Burkina Faso pour un soutien conséquent au financement du programme d’urgence pour le Sahel et du programme d’appui au développement des économies locales. Deux programmes qui devraient consolider la résilience des populations face aux risques de fragilité.
G. Maurice BELEMNABA et Minata ZERBO
Infowakat.net
