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France – Tchad : un partenariat militaire à toute épreuve ?

Après le retrait des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger, le Tchad demeure le maillon clé de la présence militaire française en Afrique, le seul dans le Sahel. Pour l’heure, Paris n’a pas réagi 48 heures après à la mort du principal opposant tchadien à deux mois de la présidentielle, tué lors d’un assaut de l’armée tchadienne à N’Djamena.

En proie à des tensions politiques, le Tchad est un maillon clé de la présence militaire française en Afrique, constituant le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Comptant aujourd’hui un millier d’hommes répartis sur trois bases, l’armée française maintient depuis quarante ans une présence quasi-continue dans son ancienne colonie, où le principal opposant au chef de la junte au pouvoir a été tué mercredi 28 février 2024, à deux mois de la présidentielle.

Pour l’heure, Paris a gardé le silence sur la mort de Yaya Dillo Djérou, qualifiée « d’assassinat » par l’opposition. La France suit « de très près » la situation et a « adressé un message de vigilance » à ses ressortissants, a simplement fait savoir jeudi le ministère des Affaires étrangères.

Accords de défense

Bordé par le Niger à l’ouest et la Libye au nord, le pays dirigé par le général Mahamat Idriss Déby Itno permet à la France de garder un ancrage dans une zone stratégique dont elle a progressivement été évincée.

Entre 2022 et 2023, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont contraint au départ les troupes françaises, après l’arrivée au pouvoir de juntes militaires hostiles à Paris et réticentes à poursuivre leur coopération au sein du G5 Sahel, une coalition régionale mise en place pour lutter contre les groupes jihadistes.

Aujourd’hui, le Tchad est le seul pays sahélien à abriter encore des forces françaises. Pour Paris, « le pays a repris sa centralité stratégique avec les retraits de l’armée au Mali et au Niger », analyse Élie Tenenbaum, de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

 N’Djamena a de son côté pu compter sur Paris quand le besoin s’en est fait sentir, en vertu des accords de défense liant les deux pays. En février 2019, la France était intervenue militairement pour bombarder une colonne rebelle venue du Nord pour renverser le président Idriss Déby, mort en 2021 et dont le fils Mahamat Idriss a pris la suite en abrogeant la Constitution.

Plutôt Paris que Moscou
Depuis la fin de l’opération antijihadiste Barkhane (2014-2022), la France prévoit de réduire drastiquement sa présence militaire en Afrique, et notamment au Tchad, mais Paris n’a pas l’intention de totalement quitter ce pays par crainte de créer un appel d’air.

« On a très bien vu que dès que la France se retirait d’un pays, il y en avait d’autres qui arrivaient, notamment la Russie », poursuit M. Tenenbaum, qui note que le Tchad est la « pièce manquante du puzzle » pour l’implantation de Moscou au Sahel.

Fin janvier, Mahamat Idriss Déby Itno s’est d’ailleurs rendu à Moscou pour appeler, aux côtés de Vladimir Poutine, à « renforcer (les) relations » avec la Russie, un « pays frère ».

Selon l’expert, le Tchad reste donc un partenaire que Paris doit ménager même si le soutien à N’Djamena n’est pas sans coût politique.

« Il y a le risque d’être accusé d’un deux poids deux mesures, selon M. Tenenbaum. La France a critiqué les coups d’Etat au Mali et au Niger et a posé des conditions qu’elle n’applique pas au Tchad. Ca peut être gênant politiquement », estime M. Tenenbaum.

Avec TV5Monde

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