La brigade de recherche de la gendarmerie de Ouagadougou a présenté à la presse ce lundi 10 avril 2017, un faussaire. Ce dernier excellait dans la reproduction de documents administratifs, de diplômes de tout genre et de timbres communaux.
C’est dans cadre d’une plainte formulée par l’Université Ouaga I, pour présomptions de fraude au baccalauréat, que la Brigade de recherches de la Gendarmerie de Ouagadougou a pu mettre la main sur ce « super » faussaire. L’entame des investigations permet de s’apercevoir de certaines incohérences dans l’orientation des nouveaux bacheliers.
En effet, selon le commandant de la Brigade de recherches de gendarmerie de Ouagadougou, Major Abdoulaye Sawadogo, il ressort que certains d’entre eux qui n’avaient pas la moyenne requise pour souscrire dans des filières dites scientifiques ont tout de même réussi à le faire par un procédé dont seuls eux, connaissent le secret. A en croire, suite aux investigations, ils ont parvenu à être la main sur XY, imprimeur domicilié à Ouagadougou. Mis en cause, le présumé faussaire qui exerce depuis 2008, n’a pas résisté à passer aux aveux.
D’après Major Abdoulaye Sawadogo, la perquisition menée à son bureau a permis la découverte de plusieurs documents administratifs dont entre autres des certificats de nationalités, des casiers judiciaires, des livrets de familles, des cartes grises de véhicules, des actes de mariage, des timbres communaux et même des certificats de décès. « Pour la réalisation de ces documents contrefaits, XY dispose de 130 cachets de toutes les administrations confondues qu’il a lui-même confectionnés », explique le Major Abdoulaye Sawadogo.
S’agissant des diplômes, les plus sollicités à entendre le major, sont essentiellement ceux de l’enseignement technique. Et de dire que : « Il dit éviter la contrefaçon des diplômes de l’enseignement général car il y a beaucoup de risques ». Toutefois, il était possible d’obtenir auprès de XY, le diplôme de Docteur. Le prix de ses prestations variait de 6000 F CFA à 100 000 F CFA, selon le document souhaité. Quant à la valeur des timbres communaux saisis, la somme est de 12 millions de F CFA pour les timbres de 10 000 F CFA et de 60 000 F CFA pour les timbres de 5 000 F CFA.
Cependant, le major Sawadogo a précisé qu’il sera très difficile de pouvoir récupérer les documents établis par ce monsieur, avant d’ajouter que l’enquête suit son cours.
Après avoir révélé qu’aucun membre de l’administration de l’Université de Ouagadougou n’est complice du faussaire, le président de la D.A.O.I des universités Ouaga I et II a indiqué que le sort des étudiants impliqués dans cette opération d’usage de faux sera décidé par des autorités compétentes.
Encore une fois, la Gendarmerie nationale a appelé les populations à plus de vigilance et de collaboration.
Nadège Compaoré
Infowakat.net
