Les professionnels de media se sont réunis, ce dimanche 13 févier 2022, à Bobo-Dioulasso dans le cadre du FIRAF pour commémorer la journée internationale de la Radio. Cette célébration intervient dans un contexte d’insécurité que traverse le Burkina Faso. Certains journalistes de Radio des zones touchées, dans le Sahel par exemple, ont quelques fois rencontré des difficultés dans l’exercice de leur métier à cause du phénomène.
La radio est l’un des médias les plus fiables et les plus utilisés dans la région du Sahel où les attaques terroristes sont assez récurrentes. Depuis ces six dernières années et sur le plan professionnel, c’était vraiment coriace pour certains travailleurs de radio de la localité. Dans une partage d’expériences, un journaliste de la localité ayant pris part au FIRAF raconte qu’une collaboratrice de leur station a vu son propre enfant exécuté du fait qu’elle participe à la radio. « Mon premier garçon a été intercepté vers Dori et ils l’ont pris aller l’exécuter », a-t-il dit.
Il poursuit qu’un auditeur faisant parti du club d’auditeurs de radio a lui aussi été exécuté atrocement devant les siens. « Un auditeur a été approché par les animateurs de radio au cours d’une rencontre pour l’expliquer la thématique devant faire l’objet d’une émission dans les mois à venir. Et lorsqu’il est rentré chez lui à 17 km de Dori, des individus sont allés chez lui à la maison. Ils lui ont demandé de donner l’argent qu’on lui a donné et il a refusé. Devant son géniteur, ils l’ont exécuté. Cela a été un coup dur pour les travailleurs de la Radio », a-t-il confié.
Au regard de ces situations, il souligne que les journalistes et animateurs se sont interrogés s’il faut continuer ou arrêter d’émettre. Après moult réflexions, ils ont décidé de changer leur manière de traitement de l’information et bien d’autres comportements ont été adoptés pour être à l’abri des histoires. « Toutes les questions qui concernent les attaques terroristes ou l’insécurité ne sont plus traitées à la Radio », a indiqué celui-là même qui dit avoir reçu des appels téléphoniques des « gens de la brousse ».
« Moi personnellement j’ai reçu deux coups de fil avec des numéros masqués. Le premier pour me dire qu’on m’écoute. Aujourd’hui tu as parlé de ça, c’était intéressant mais le nom que tu nous as attribué ça ne nous plaît pas, change l’appellation, ont-ils dit ».
Par contre, le deuxième coup de fil est intervenu suite à un retard de synchronisation de radio sur une radio internationale. « On devrait capter la radio en question à 5h30 et le technicien qui ne se sentait pas bien est venu un peu en retard. Ils m’ont appelé pour me dire qu’ils écoutent depuis et pourquoi il n’y a pas la radio internationale? J’ai demandé à qui ai-je l’honneur, ils m’ont dit que ce sont les gens de la brousse. Ils m’ont demandé qui devrait venir, j’ai dit que la personne est malade », a-t-il relaté. « On est vraiment moralement choqué mais ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras ».
Avec cette situation, l’homme de la radio estime que l’attention est de mise. « Quand tu fais ton travail comme il se doit, et faire attention, je pense que ça peut te sauver. Et c’est ce qu’on fait tous les jours ». Des situations compliquées qu’ils vivent dans l’exercice de leur fonction dans le Sahel quand bien même que la radio permet aux individus non identifiés d’avoir les informations dans l’immédiat si bien que « quand on fait un retard à l’ouverture de la Radio, ils s’inquiètent eux aussi ».
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net
