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Jugement des ex RSP : Faut-il croire à un procès putschiste ?

Depuis le 5 janvier dernier, les 29 accusés dans le dossier Ouédraogo Madi pour association de malfaiteurs et de détention illégale d’armes et de munitions de guerre comparaissent devant le tribunal militaire de Ouagadougou. 27 ex RSP (Régiment de sécurité présidentielle) et 2 civiles dont le nommé l’Hadj Ouédraogo Cheick Alassane et son beau-frère Guira Gilbert. A la date d’aujourd’hui, tous les 29 accusés ainsi que 2 témoins ont comparu devant le tribunal. L’insistance des avocats de la défense sur certains faits et l’incompétence relevée du président du tribunal à accéder à leur requête rend un peu perplexe toute personne venue pour suivre le procès. Que se passe-t-il au juste ?

Me Christophe Birba, avocat commis d’office

A ce procès, tous les accusés ont fait mention d’une intimidation qui ne dit pas son nom ainsi que d’une pression morale et physique pendant leurs auditions à la gendarmerie. « C’est la raison pour laquelle je suis assis sur une chaise », a déclaré le caporal Madi Ouédraogo lorsque le commissaire du gouvernement lui a demandé s’il a été manœuvré à la gendarmerie. Aussi, l’Hadji a fait savoir au cours du procès que les gendarmes lui auraient dit que s’il acceptait dire que Diendéré Gilbert était au courant du complot pour son évasion de la MACA, il sera relâché. Et de dire également  que Hyppolyte Diendéré était également dans la conspiration pour l’évasion des généraux de la MACA pour écoper d’une libération. Et l’Hadj dit avoir refusé ces offres. Et quand il était à la MACA, il dit avoir encore reçu des menaces de morts d’un gendarme. C’est encore de l’intimidation !

Le doute sur les PV de retranscription de la gendarmerie

Les différents procès-verbaux (PV) rédigés par la gendarmerie ont été contestés par les accusés devant le tribunal. « Je n’ai jamais dit ça », s’offusquent certains accusés. « Ce n’est pas ce qu’on a lu et que j’ai signé », s’indignent d’autres. Mais que s’est-il réellement passé à la gendarmerie ? Faut-il pensée à une action putschiste de la gendarmerie dans la rédaction des PV en croyant en ce qu’a révélé Me Christophe BIRBA quand il dit que « ce qui se passe devant le tribunal est une guerre entre militaire qui n’a pas eu lieu sur le terrain grâce au plaidoyer du Mogho Naaba ». Chose encore bizarre, c’est que la retranscription des procès-verbaux faites par la gendarmerie laisse à désirer quand on sait que la grande majorité des accusés ont du mal à formuler une phrase grammaticalement correcte. Les civils ont eux-mêmes eu besoin d’un traducteur pour se faire comprendre et pourtant le procès-verbal de tout un chacun a été écrit avec un « français soutenu ».

La contestation des pièces de conviction

Après l’interrogatoire des témoins, les pièces à conviction ont été présentées hier aux accusés. Certains ont reconnu leurs armes mais certains ont fait savoir que leurs armes ont été échangées ou remplacées par d’autres. C’est l’exemple de la disparition mystérieuse du petit sac qui contenait les armes de l’accusé ARO Atini. Pendant la présentation des pièces à conviction, tous ceux qui ont eu affaire à ce sac n’ont pas reconnu le sac dans tous ceux qui leur ont été présentés. Le sac semble avoir été changé de son contenu et de son contenant car au lieu de deux Pistolets Automatiques (PA) qu’a confiés Aro Atini devant le tribunal corroboré par le sergent Zallé Mahamadi, il y avait une Kalachnikov et un PA. Aucune de ces deux personnes, ni l’Hadj qui avait gardé le sac pendant environ un mois, ni Guira son beau-frère à qui il avait aussi remis le sac, n’a reconnu ce « fameux » sac parmi les pièces présentées. Faut-il dire que les gendarmes ont échangé le contenu et le contenant du sac ? Affaire à suivre !

L’incompétence du président du tribunal à faire comparaitre le caporal IDO Claude

Le général Pingrenoma Zagré.

Pendant le procès, des noms ont été cités dont celui de IDO Claude qui se trouve avec coïncidence être actuellement en Mission au Mali. Les avocats de la défense  ont depuis le 5 janvier à aujourd’hui, demandé au président du tribunal d’user de ses pouvoirs pour faire comparaitre le soldat IDO Claude. Mais le président a jugé inopportun la comparution de cet IDO Claude qui aurait participé à la rencontre et serait celui qui a fait la proposition d’aller attaquer la MACA pour libérer les généraux si l’on s’en tient aux dires des accusés. Que se passe-t-il exactement ? Le tribunal veut-il la vérité ou veut-il « cuisiner » les accusés ? Si la comparution de IDO Claude pourra aider à la manifestation de la vérité, pourquoi ne pas le faire venir du Mali pour que l’on l’entende avant de le laisser repartir ? « A ce que je sache il y a des gens qui étaient à l’extérieure et hors de la zone CEDEAO, mais qui ont été amené pour être entendu dans le cadre du putsch », révèle un avocat de la défense. Mais pourquoi ne pas donc faire pareil pour IDO Claude, ZIDA que Madi a « accusé », Diendéré Gilbert et Pingrenoma Zagré à qui Madi a rendu compte du plan « machiavélique » de ZIDA? Que se cache-t-il vraiment derrière ce refus répété du président du tribunal ?

Aussi, en ce qui concerne les déclarations du caporal Madi Ouédraogo, le commissaire du gouvernement a martelé qu’ « il ment ». Mais pourquoi ne pas vérifier ces déclarations avec les personnes que Madi Ouedraogo avait, semble-t-il, mis au courant du complot de ZIDA à l’époque ? Les généraux

et Gibert Diendéré sont toujours en vie et présent au Burkina Faso. Pourquoi ne pas vérifier la vérité en les faisant comparaitre devant le tribunal ?

De toutes les façons, le peuple attend la manifestation de la vérité. Le procès est suivi de très près par les journalistes et retransmis au peuple assoiffé de justice. Si justice ne se fait pas, des dénonciations seront encore faites sur la crédibilité de notre justice. Que justice soit faite !

Armand Kinda

Infowakat.net

 

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