La rurale commune de Thiou est située à 35 km de Ouahigouya dans la région du Nord (Burkina Faso) où sévit les attaques terroristes depuis quelques années. Si les autres communes voisines ont été inquiétées par les terroristes, celle de Thiou a fait l’exception à la règle. Le maire de ladite commune, Ghassimi Diallo a, dans une interview accordée, ce lundi 10 mai, au quotidien public burkinabè donne des explications.
Cette localité fait partie des quatre communes de la région du Nord notamment Sollé, Banh, Kain, touchées par les attaques terroristes obligeant les autres mairies de se délocaliser à Ouahigouya. Mais, le maire de Thiou n’a pas bougé d’un seul iota. Se prêtant à la question, il confie avoir négocié avec les terroristes afin qu’ils épargnent sa population. « J’ai négocié avec eux. Mais la négociation ne vient pas de nous seulement, eux aussi ont manifesté le désir », explique Ghassimi Diallo.
Dans le groupe de ces hommes armés, poursuit-il, je connais des gens qui sont de la commune. Pour que sa commune ne soit pas attaquée, il a opté pour la négociation. « En tant que premier responsable de la commune, là où il y a la paix, je suis partant. C’est ainsi que j’ai constitué une équipe dirigée par le 1er adjoint au maire pour aller négocier avec eux », a-t-il confié dans les colonnes de Sidwaya.
Pour lui, la commune de Thiou compte de nos jours 7000 personnes déplacées. Si on attaque la ville, que ferons-nous avec toutes ces personnes ? S’interroge-t-il. « Il fallait qu’il y ait une forme de paix pour que chacun puisse vaquer à ses occupations », a-t-il répondu. Le maire affirme que les hommes armés pensent devoir instaurer la charia alors que Thiou est une zone islamique à plus de 98%.
Il dit avoir reçu de ces hommes trois courriers où il ressort dans leurs écrits qu’ils tiennent toujours à garder leurs armes et continuer de faire leurs prêches, en termes de compromis. « Ils ont même demandé qu’on désarme les VDP ». Pourtant, rétorque le maire, sans eux, plus la présence des forces de défense et de sécurité, on risque de perdre la commune. Pour que cette situation prenne fin un jour où l’autre, le maire conseil d’être plus vigilent au niveau des frontières. « Il ne faut plus qu’on ai une frontière poreuse avec le Mali car, le phénomène peut prendre fin mais revenir à cause de ces frontières poreuses », a-t-il souhaité.
Yussef SAID
Infowakat.net