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OPINION: La France, Kossiam et Roch: Et si la France jouait comme d’hab… au PMU !

J’ai lu dans le Journal Jeune Afrique que les « experts Afrique » de l’Elysée ont fait leur pronostic en ce qui concerne l’issue des élections de 2015 au Burkina : Selon les probabilités « françaises », Roch Marc C. Kabore serait à coup sûr, le vainqueur du scrutin prochain. La question qui nous est venue à l’esprit à la suite de la lecture de cette information est Pourquoi lui et déjà maintenant alors que la liste des candidats n’est pas close ?

Ce jeu de pronostic auquel se livrent les conseillers Afrique de l’Elysée nous posent certainement question d’autan plus que la situation politique chaotique que connaît le pays des hommes intègres est peu propice à ce type de prédiction.  Mais peut-être aussi que c’est cette situation qui poussent ces devins de l’Elysée à faire cet augure.
Il est en effet raisonnable (mais pas forcément vérifié et exact) de dire que le groupe de Roch M. C. Kaboré sortira vainqueur de ce scrutin de novembre prochain. Une connaissance des rouages politiques du pays leur donne un avantage, eux qui, pour la plupart ont été aux commandes des grandes institutions politiques de ce pays et cela pendant longtemps ! En témoignent les différents parcours d’un des ténors de ce parti Roch:

  • Directeur général de la Banque internationale du Burkina de 1984 jusqu’en 1989,
  • septembre 1989 : ministre des Transports et des Communications
  • En 1990, il obtient le titre de ministre d’Etat. Une année plus tard
  • (juin 1991) : il devient ministre chargé de la Coordination de l’action gouvernementale
  • mai 1992 : il est élu député de la province du Kadiogo
  • juin 1992 : ministre des Finances
  • septembre 1993 : ministre chargé des Relations avec les Institutions
  • 22 mars 1994 : nomination en tant que premier ministre
  • 1996 – 1997 : conseiller spécial du président
  • 1997 : réélu dans la province de Kadiogo, il devient premier vice-président de l’Assemblée nationale dont le président était Mélégué Traoré
  • 1999 : secrétaire exécutif national du CDP.
  • 2002 : élu président de l’Assemblée nationale le 6 juin 2002.
  • 2003-2012 : Kaboré a aussi le titre de président du CDP.
  • 2012 : Kaboré est remplacé à la présidence de l’assemblée nationale par Soungalo Ouattara le 28 décembre 2012.
  • 4 janvier 2014 : démission du CDP.
  • 25 janvier 2014 : il fonde avec d’autres démissionnaires du parti au pouvoir dont Salif Diallo, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).

 

Si Roch, Président du MPP est un rompu de la politique du pays et des relations à l’internationale. Il est incontestable que son expérience et son carnet d’adresse pourraient offrir à son parti un atout et une avance sur ses opposants dont le plus sérieux aujourd’hui semble être Zéphirin Diabré. Zéphirin Diabré est le chef de file actuel de l’opposition et les sondages sont souvent à son avantage.

 

Son parcours:

  • Professeur assistant de gestion à l’Université de Ouagadougou, il rejoint le secteur privé comme…
  • …Directeur adjoint des brasseries du Burkina Faso au sein du groupe français Castel.
  • 1998 : Kofi Annan, Secrétaire général des Nations unies, le nomme directeur général adjoint du Programme des Nations unies pour le développement(PNUD).
  • février 2006 : Chairman, Afrique et Moyen-Orient et Conseiller pour les affaires internationales auprès de la présidente, Anne Lauvergeon au sein du groupe AREVA.
  • 2011 : il quitte le groupe AREVA et devient consultant dans le domaine du financement minier.
  • Député à l’Assemblée nationale avec la législature déchue.
  • Avant devenir opposant, il a été au gouvernement comme ministre du commerce, de l’industrie et des mines.
  • Ministre de l’économie, des finances et du plan
  • Président du Conseil Economique et social du Burkina Faso.
  • Avant d’entrer au PNUD, il avait été Conseiller du président du Burkina Faso pour les affaires économiques.
  • Il est président de l’UPC depuis mars 2012

 

On voit donc que cet opposant n’est pas non plus si négligeable, d’autant plus que la haine que vouent bon nombre de citoyens à tous ceux qui ont fraternisé pendant longtemps avec l’ancien régime le touche moins que ses adversaires politiques du MPP.
Mais quelles que soient les raisons qui permettent aux savants de l’Elysée de dire ce qu’ils ont dit, les conséquences d’un tel pronostic sont énormes aussi bien pour le citoyen qui l’entend que pour les candidats concernés.

D’abord l’image de la France n’est plus la plus adulée dans nos contrées et un pronostic de la part de quelques français que ce soient peut être nuisible, voire fatal pour le candidat cité. L’image de la France est aujourd’hui associée à la ruse, à la trahison et à l’égoïsme politique et économique. Un candidat qui serait donc vu comme celui de la France aura de la difficulté à se faire accepter par une frange non moindre la population.

Par ailleurs, la France qui a des yeux et des oreilles partout n’est pas censée ignorée ce fait que nous venons d’évoquer par rapport à sa côte de popularité. Déclarer alors un candidat vainqueur avant les élections et le dire publiquement pourrait être un coup de poignard dans le dos de ce même candidat. Hors, le « taper dos » (pour emprunter l’expression d’un groupe musical africain) est une technique bien assimilée par les dirigeants français de tout temps. Alors, veulent-ils taper dans le dos de notre compatriote Christian ?

En outre, ces conseillers Afrique de l’Elysée pourraient tout aussi être sincères, cela n’expliquerait point une telle précipitation à faire des pronostics qu’ils auraient pu garder pour eux-mêmes et pour ceux pour qui ils travaillent. Ces conseillers n’ignorent pas que leurs prédictions pourraient être interprétées comme une tendance de velléité de la France, une prise de position officielle pour un candidat et à la limite une ingérence politique. Cela ne manquera pas de soulever des tollés de protestation ou d’approbation, mais une cacophonie d’opinions qui servirait pour le moins aux citoyens intègres du Faso qui n’ont nullement plus besoin qu’on leur dise ce qu’il convient de faire ni qui choisir pour le mettre à leur tête. Christian ou tout autre, le jeu du PMU est un jeu pour le moins rationnel et logique. Les surprises sont toujours possibles au bout de la course. Conseiller Afrique à l’Elysée ou citoyen lambda au Faso, on ne pourrait être certain du nom du prochain président qu’à l’issue des élections prochaines. Alors comme le disent les anglophones : « let us wait and see ! »

OUEDRAOGO Gouwendmanégré
istevar@yahoo.fr

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