Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a déploré lundi que « l’égalité » entre les femmes et les hommes dans le monde soit un objectif de plus en plus lointain, atteint au mieux « dans 300 ans ».
« L’égalité entre les sexes s’éloigne de plus en plus. Au rythme actuel, (l’organisation) ONU Femmes la fixe à dans 300 ans », a dénoncé M. Guterres dans un discours à l’ouverture de deux semaines de débats à New York de la Commission de la condition de la femme (CSW) et à deux jours de la Journée internationale des femmes du 8 mars.
Dans l’amphithéâtre de l’Assemblée générale, le chef de l’ONU a estimé que les « droits des femmes étaient maltraités, menacés, violés à travers le monde » et que « le progrès effectué depuis des décennies disparaissait sous nos yeux ».
Il a pris l’exemple de l’Afghanistan, où les talibans ont repris le pouvoir en août 2021 et où « les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique ».
Il n’a pas cité d’autres pays, mais dans « nombre d’endroits, les droits de reproduction sexuelle des femmes reculent et les filles qui vont à l’école risquent d’être enlevées et agressées ».
M. Guterres n’a pas mentionné l’Iran, expulsé le 14 décembre avec effet « immédiat » de la CSW par un vote du Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc), sous l’impulsion des Etats-Unis, en raison de la répression d’une révolte conduite depuis septembre par des femmes.
« Des siècles de patriarcat, de discrimination et de stéréotypes pénibles ont créé un fossé entre les sexes, dans les sciences et les technologies », secteurs dans lesquels les femmes ne représentent que « 3% des lauréats de prix Nobel », a-t-il pris comme exemple.
L’égalité des sexes à l’ère numérique
La 67e session de la Commission de la condition de la femme a débuté cette semaine à New York, avec pour thème la réduction des inégalités de genre en matière d’innovation et de technologie.
Pendant deux semaines, les participants du monde entier réfléchiront à la manière d’atteindre l’égalité des sexes à l’ère numérique.
« Les technologies numériques ont le potentiel d’accélérer les progrès vers les ODD (Objectifs de développement durable) en permettant la création de nouvelles opportunités pour l’éducation, la santé, l’agriculture et l’entrepreneuriat, entre autres », a expliqué Pauline Tallen, la ministre nigériane des Affaires féminines.
« Si nous ne disposons pas de données sur les femmes et si les algorithmes sont principalement conçus par des hommes, le risque est que les nouvelles technologies rendent notre monde encore plus inégalitaire », a également déclaré la Première ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir.
Pour l’ONU, la promotion de la pleine contribution des femmes à la science, à la technologie et à l’innovation n’est pas un acte de charité ou une faveur envers les femmes, mais une obligation qui profite à tous..…..Lire la suite