Du 19 au 21 novembre dernier, 14 médias dont Infowakat.net, des organisations de la société civile, des acteurs politiques et des bloggeurs ont pris part à un forum consacré aux fausses nouvelles. Ce forum dénommé Vérifox est un projet porté par CFI média et l’union nationale de l’audio-visuel libre du Faso (UNALFA). Trois jours durant, les acteurs invités ont échangé sur les enjeux des fausses nouvelles, surtout dans un contexte pré-électoral.
Pour Cléa Kahn-Sriber, directrice adjointe Afrique de CFI, << ce projet va durer 18 mois et concerne trois pays à savoir le Burkina, le Bénin et la côte d’Ivoire. C’est un projet qui a pour vocation de former les journalistes, à renforcer les capacités des utilisateurs des réseaux sociaux sur comment vérifier une information, comment démontrer une fausse information et comment faire en sorte que les informations qui sont relayées dans les médias sous la forme traditionnelle ou électronique ou sur les pages Facebook soient vérifiées >>.
Hamed Newton Barry président de la commission nationale électorale indépendante, quant à lui explique que l’enjeux pour les élections avenir est d’arriver à produire l’information électorale juste et dans les délais, afin de fermer au maximum les portes aux dérives.
La difficulté avec les infox (mot français de fake news) c’est qu’elles parlent beaucoup plus aux émotions qu’à la raison. Raison pour laquelle elles sont facilement reprises explique Eric Le Braz, expert à CFI.
Les politiques victimes et coupables
Au Burkina Faso, le phénomène n’est pas si nouveau, sauf qu’il s’est aggravé depuis l’insurrection de 2014.
Dans notre contexte, les infox à caractère politique s’apparentent à de la démagogie. Et elle sont essentiellement l’œuvre d’acteurs à la solde de personnalités politiques dont les statuts ne permettent pas de dire certaines choses d’elles-mêmes, explique Boureima Salouka, journaliste et fact checkeur.
Mais Jean Hubert Bazié, acteur politique, « les hommes politiques sont aussi très souvent victimes des infox ».
Les infox se présentent sous plusieurs formes. Les plus répandues sont les manipulations de contenus qui consistent à prêter
à ce qui existe déjà de faux contextes, et les mensonges en vue de manipuler les émotions du grand public.
Le scoop est mort, Facebook l’a tué
D’où la nécessité pour les journalistes d’être outillés pour détecter les infox afin d’assainir l’espace médiatique.
Aujourd’hui, le scoop est mort avec l’arrivée de Facebook, de Twitter et des autres réseaux sociaux. Le journalisme tel qu’il était pratiqué par le passé doit donc s’adapter à l’ère du moment. Et cette adaptation consiste à ne pas suivre et relayer ce qui est dit sur les réseaux sociaux, mais à prendre le temps d’aller en profondeur des choses, rappelle Eric Le Braz.
Ange L. Jordan MEDA
Infowakat.net