Après la cérémonie de lancement officiel du Plan d’urgence pour l’accélération de la réponse au VIH et du Plan d’élimination de la transmission mère-enfant, Michel SIDIBE, Secrétaire général adjoint des Nations unies par ailleurs Directeur exécutif de l’ONUSIDA, accompagné du Ministre de la Santé, Nicolas MEDA a tenu un point de presse pour mieux faire part aux journalistes, de la situation de la lutte contre le VIH/SIDA au Burkina Faso. C’était à Ouagadougou ce jeudi 26 octobre 2017.
Les acteurs de la lutte contre le Sida au Burkina Faso ne se lassent pas de d’apporter d’innovations à cette lutte qui a débuté il y a maintenant 30 ans. Les associations ou organisations qui s’investissent dans la lutte contre l’épidémie se disent un peu satisfaites tant la lutte commence à avoir un effet sur la maladie. Mais au stade actuel des choses, Michel SIDIBE pense qu’ « On est dans une période très critique de la lutte ». Ainsi, pense-t-il qu’ « On peut gagner comme on peut perdre dans cette lutte si on tombe dans la complaisance ». Il a tout de même exprimé ses félicitations aux acteurs de lutte du Burkina Faso, qui selon lui, s’investissent comme il se doit pour bouter l’épidémie hors des frontières du pays. En effet, Michel SIDIBE a noté, pour ce qui est du Burkina Faso, une baisse de la mortalité, une baisse de l’épidémie et un engagement politique dans cette lutte. « On peut gagner, on peut mettre fin à cette épidémie mais il ne faut pas tomber dans la conspiration de la complaisance », a-t-il ainsi rassuré.
L’impact de la lutte
Il y a environ six ans de cela, l’on évaluait à 400 milles, le nombre d’enfants qui naissaient avec le VIH/SIDA en Afrique alors que dans les autres parties du monde il y avait une élimination totale de cette maladie. « Pour nous c’est de l’injustice qu’il nous fallait corriger », a dit Michel SIDIBE. A l’en croire, c’est la raison qui a poussé les acteurs de la lutte à se mobiliser et à s’organiser pour lancer le défis d’éliminer la transmission de la mère à l’enfant de la maladie. Avec cette lutte, confie-t-il, « aujourd’hui on a une réduction d’environ 60% des infections parmi ces enfants ». Selon l’ONUSIDA, à ce jour il y a environ 170 milles enfants qui naissent avec le VIH au niveau global.
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En Afrique, aujourd’hui, selon le directeur exécutif de l’ONUSIDA, l’on est à plus de 12 millions de personnes sous traitement. Globalement il y a environ 17 millions de personnes qui attendent le traitement, selon Michel SIDIBE. « Tant que toutes ces personnes n’auront pas de traitement, il n’y aura pas de repos pour moi parce que c’est le sens de mon combat», martèle-t-il. A l’entendre, le traitement est très important parce que, lorsqu’il est aussitôt administré chez les personnes vivant avec la maladie, il y aura une réduction de 96% de la transmission.
Aller au dépistage intégré
Pour mieux lutter contre l’épidémie, Michel SIDIBE appelle au changement de technique de dépistage en surpassant les centres de dépistage spécifique du Sida pour aller vers le dépistage intégré dans les centres de santé et de promotion sociale (CSPS) mais aussi dans tous les autres centres médicaux afin de dépister le maximum de personne. Cela permettra de mettre le maximum des personnes infectées sous traitement. « Si on n’a pas 90% des personnes infectées sous traitement on ne pourra jamais arriver à l’élimination de l’épidémie », soutient Michel SIDIBE.
La lutte contre le VIH rencontre certaines difficultés financières et de complaisance. A ce jour, les acteurs de la lutte arrivent à s’organiser pour mobiliser la somme de 20 milliards de dollar en vue de lutter efficacement contre l’épidémie. Malgré cet effort considérable, il y a toujours un déficit financier de 7 milliard. Pour ce faire, Michel SIDIBE pense qu’« Il faut continuer à avoir une solidarité globale agissante, mais il faut aussi une responsabilité partagée dans la lutte contre le VIH ».
Armand Kinda
Infowakat.net