Ce lundi, le gouvernement malien a décidé d’expulser l’ambassadeur de France, dans une nouvelle escalade des tensions entre Bamako et Paris. L’annonce a été faite à la télévision d’État que l’ambassadeur Joëlle Meyer avait trois jours pour quitter le pays. Du coup, la « vertueuse » France perd en tout.
Le Mali ne tolère plus les allégations incorrectes vis-à-vis de ses partenaires. La République exige désormais le respect à son égard. Pour l’heure, le Mali a annoncé l’expulsion d’un diplomate français de son territoire en réaction aux propos dont le pays qualifie de manque de respect. Tout compte fait, l’expulsion d’un diplomate reste une mesure symbolique. Cette réaction du Mali est, avant tout, une façon de marquer le coup empêchant la France à revoir l’adaptation de leur dispositif au Mali.
Pourtant, le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal a confirmé que la France et ses partenaires européens de forces spéciales Takuba travailleront « d’ici mi-février » à cette adaptation. Ainsi, le diplomate français jugé persona non grata sur le sol Malien vient sombrer l’avenir de la force Takuba. Le gouvernement Malien a indiqué ce lundi que tout dépoilement de militaire et civil dans le cadre de l’opération « Takuba » requerra désormais en plus de l’autorisation et l’agrément, une invitation écrite du président de la République du Mali.
Mettre fin aux activités d’espionnage !
Au-delà des propos jugés incorrects, la décision d’expulsion peut aussi avoir des raisons d’espionnage de la France au Mali. Généralement dans une ambassade, il y a deux types de représentants des services secrets. Officiellement, il y a celui qui est là dans le cadre d’un accord avec les services du pays où il est poste. Aussi, il y a ceux (clandestins) qu’on accorde une couverture diplomatique. Ils sont là pour recueillir du renseignement en étant dans le pays. C’est ce système que les grandes puissances ont développé dans leurs représentations diplomatiques. Avec le départ de l’ambassadeur français, la France n’aura pas assez de renseignement sur tout ce qui se passe au Mali.
A titre d’information, la décision d’expulsion doit être assumée par l’Etat d’envoi, qui est tenu de rappeler la personne jugée indésirable et de s’assurer que son départ du territoire est effectif. Si ce dernier refuse, l’Etat d’accueil peut refuser de reconnaître la personne concernée en tant que membre d’une mission diplomatique et peut alors être expulsé comme n’importe quel citoyen étranger.
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net
