Actualité Société

« On doit juger les morts et enchainer leurs tombes… », Selon Bassolma BAZIE

L’Unité d’Action syndicale (UAS) a organisé un point de presse ce mercredi 25 octobre 2017 pour faire une autopsie profonde de la situation nationale du Burkina Faso. La gouvernance politique, économique et sociale ; la vie chère ; l’insécurité sont entre autre les différents points abordés par les conférenciers au cours de ce point de presse. Le porte-parole de l’UAS, Bassolma BAZIE n’a pas eu sa langue dans sa poche sur certains points qui minent l’actualité. Pour lui, l’on doit se battre au Burkina Faso pour avoir des textes qui permettent de juger les personnes même après leur mort.

C’est un Bassolma BAZIE qui n’a même pas changé d’un seul iota. Le même caractère. Toujours prêt à fustiger les différentes dérives que l’on arriverait à constater dans la gestion du pouvoir. « Un homme bien informé et qui part à la source avant de faire cas d’un fait quelconque qui nécessite son intervention », affirme un confrère qui dit admirer sa manière d’expliquer les faits avec « preuves à l’appui ». Bref, c’est tout juste un Bassolma BAZIE qui est resté fidèle à l’idéal qu’il défend par le biais du mouvement syndical auquel il appartient.

Sur l’autopsie faite par l’UAS sur la situation nationale, Bassolma BAZIE déplore le fait que la justice mette assez de temps pour se prononcer sur les dossier de l’insurrection populaire, du putsch manqué et bien d’autres dossiers de crimes économiques et de sang. « Au niveau de la justice on ne peut pas comprendre pourquoi ça traine jusqu’à deux ou trois ans. Ce n’est pas normal et c’est ce qui nous amène à dire que ceux qui vont au pouvoir veulent que la tension baisse afin de signer des accords entre eux pour se repartager la soupe (…) ».

Sur les questions de libération ou non des généraux incarcérés à la Maison d’Arrêt et de Correction des Armées (MACA) dans le cadre du putsch manqué de septembre 2015, en l’occurrence Djibril Bassolé (bénéficiant aujourd’hui d’une liberté provisoire assignée à résidence surveillée) et Gilbert Diendéré, Bassolma BAZIE rétorque : « Pour moi, s’il devrait y avoir des généraux au Burkina Faso, ce sont bien les jeunes militaires qui se sont organisés et qui sont descendus sur Ouagadougou en septembre 2015. Ce sont eux les généraux ! ».

En ce qui concerne l’arrestation et l’incarcération de Pascal Zaïda, les conférenciers disent être « contre toute entrave à la liberté d’expression et à la liberté de manifestation ». « Mais nous disons à toute personne qu’avant de poser des actes, elle doit se mirer dans le miroir de l’histoire. Des acteurs ont tenu des conférences de presse pour tenter de monter la communauté musulmane contre la Fédération nationale des pâtissiers au Burkina Faso (…). Il ne faudrait pas qu’on revendique le retour d’hommes politiques expatriés et quand ça chauffe on change de plateforme. La gesticulation, que ce soit de ceux qui ont été mis aux arrêts ou ceux qui manifestent parce que les libertés ne sont pas respectées, pour nous ils sont les mêmes, c’est la même souche. La position de l’UAS c’est la vérité et la justice. La réconciliation, ce sont ceux qui ont été meurtris et qui ont enfin eu justice qui peuvent décider de pardonner ceux qui leur ont fait des torts pour aller à la réconciliation », a ajouté Bassolma BAZIE. Aussi, poursuit-il : « Je dis que ce que font les uns et les autres, que ce soit ceux qui sont au pouvoir, que ce soit ceux qui sont dans l’opposition ou que ce soit ceux qui revendiquent le retour des hommes politiques expatriés, ce sont des gesticulations théâtrales qui ont le même but. Le but c’est d’arriver à dire que le Burkina Faso n’est plus vivable et à instaurer des zones rouges que nous à l’UAS, nous avons arraché (…)».

Autre fait ! Bassolma BAZIE pense que le Burkina Faso doit se doter de textes capables de juger les morts. Pour cela, dit-il, « on doit se battre pour que dans nos lois il y ait une possibilité de juger nos morts. On ne doit plus continuer à utiliser le drapeau national pour draper des cercueils de voleurs, de pilleurs et de mercenaires. On doit juger les morts et enchainer leurs tombes pendant le nombre d’années qu’ils doivent purger afin de donner des leçons à ceux qui sont toujours en vie et qui avaient l’intention de s’aventurer dans les mêmes démarches ».

Sur la gouvernance actuelle, Bassolma BAZIE pense qu’il y a, à un certain moment, un manque de volonté des autorités à accéder aux requêtes des différentes structures syndicales. Et à l’en croire, « le gouvernement actuel veut qu’il y ait des troubles sociaux permanemment, l’essentiel est qu’il ne tombe pas, afin de pouvoir justifier le fait qu’ils n’ont même pas pu appliquer un programme ».

Armand Kinda
Infowakat.net

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