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Actualité

OPINION: Non à la dictature et au chantage des miliciens du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP)

L’évolution de la situation politique du Burkina Faso et les récentes déclarations de Gilbert Diendéré, l’alter ego du dictateur sanguinaire Blaise Compaoré ont fini par convaincre le peuple Burkinabé et tous ceux et toutes celles qui ont participé à l’insurrection populaire que leur révolution a été volée par les miliciens du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). Il a dévoilé aux yeux de la population que c’est lui qui exerce le vrai pouvoir et que c’est sa volonté qui sera faite. Zida et Kafando n’ont aucun pouvoir. Tandis que le peuple demande la dissolution de la milice RSP, Diendéré répond qu’il n’en sera rien. Mieux, il impose la nomination du lieutenant-colonel Moussa Céleste Coulibaly, l’ex aide de camp de Blaise Compaoré à la tête du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). Or, ce Monsieur est celui-là même qui a accompagné son patron Blaise Compaoré dans sa fuite en Côte d’Ivoire et au Maroc et qui est en contact régulier avec le dictateur déchu. Il a imposé également comme chef d’État-major particulier de la présidence du Faso le Colonel-Major Boureima Kéré, son homme de main. Ancien bras droit de Compaoré, et mêlé à plusieurs des assassinats commis par son régime, Diendéré nous démontre que le système mis en place par son ancien employeur et maître despote déchu (la Compaorose) reste bien en place et c’est lui désormais qui en est le garant.

Chers /chères compatriotes, souvenons-nous de la déclaration émouvante du Grand Frère Mousbila Sankara au meeting du 5 février 2015 à la Place de Révolution, rapportée par Lefaso.net « Kéré est un de mes tortionnaires. Il a géré au Conseil de l’entente, les séances de torture auxquelles j’ai été soumis pendant que j’y étais détenu politiquement ». Selon l’adjudant-chef à la retraite, Ollo Kambou qui a été torturé par les miliciens du RSP, Boureima Kéré et Gilbert Diendéré figuraient parmi les principaux donneurs d’ordre de torturer. Allons-nous accepter qu’un tortionnaire soit nommé? Pouvons-nous accepter cette forfaiture et cette injure à l’égard de notre peuple? La place de Kéré et de Coulibaly est la prison pour torture et association de malfaiteurs. Il en est de même pour Gilbert Diendéré qui doit être traduit en justice pour répondre de tous les crimes qu’on lui reproche, notamment l’assassinat de Thomas Sankara, les trafics d’armes et pour association de malfaiteurs.

Les jérémiades des miliciens du RSP dans leur déclaration publiée sur Fasonet le 6 février dans laquelle ils prétendent qu’ils sont avec le peuple et qu’ils veulent l’aboutissement de la transition ne que sont des manœuvres dilatoires. Étant donné que les seuls faits d’armes que nous connaissons d’eux sont les assassinats et les tortures, il serait naïf de croire leurs belles paroles. Pour preuve, leur camarade et ancien chef Zida qui les connait bien et sait de quoi ils sont capables, a été obligé de se réfugier chez le Mogho Naba. Que voulons-nous encore comme preuves pour comprendre une fois pour toutes que ces miliciens du RSP ont été créés par le dictateur Blaise Compaoré pour son maintien au pouvoir et ceux-ci n’obéissent qu’à leur maitre et géniteur. Leurs objectifs ne sont autres que le retour de leur maitre et des bonzes du CDP, le maintien de leur pouvoir, la sauvegarde de leurs intérêts et la consolidation de leurs privilèges criminels. Ils ont pris en otage les institutions de la transition, ils ont confisqué les aspirations de notre peuple.

Aux Partis politiques qui se préparent pour des élections; je leur dis qu’il n’y aura pas d’élection transparente et crédible tant que Gilbert Diendéré et ses miliciens du RSP ne seront pas désarmés. Aucun président fut-il « démocratiquement » élu ne sera en sécurité. Il subira le chantage de ces miliciens, comme c’est le cas actuel des Kafando et Zida. Si vous n’y prenez garde, ces miliciens vont torpiller les élections et imposer un de leurs sous-fifres au pouvoir et le sacrifice de notre peuple pour tourner définitivement la page Compaoré aura été vain. Ce n’est pas pour rien que Diendéré dit que seul un président élu peut dissoudre le RSP.

Aux organisations de la société civile : nos vies sont en danger tant que les miliciens du RSP et de leurs acolytes du CDP ne seront pas mis hors d’état de nuire. Ces gens qui sont à la solde de Blaise Compaoré et de Gilbert Diendéré ont toujours exécuté leurs basses manœuvres. Ils ont commis des assassinats et rien ne prouve qu’ils ne recommenceront pas à endeuiller nos familles. Ne soyez pas surpris que des assassinats ciblés à l’endroit des responsables des organisations de la société civile et des partis politiques soient commis. Dans ce sens, nous devons prendre au sérieux les menaces proférées par les miliciens du RSP contre le Combattant de la liberté, Monsieur Luc Ibriga. Ces graves menaces sur nos libertés, nos vies et celles de nos familles persisteront tant que le sanguinaire Blaise Compaoré sera toujours en cavale, et tant que son homme des basses besognes Gilbert Diendéré et leurs complices du RSP et du CDP circuleront en liberté dans le pays et continueront de narguer le peuple. Il est inadmissible qu’aucun de ces malfaiteurs n’ait été interpellé et appelé à rendre des comptes à la justice. Tenons le nous pour dit qu’aucune compromission n’est possible avec des miliciens d’un régime sanguinaire et corrompu comme l’était celui de Compaoré.

Aux jeunes : grâce à vous, nous avons été libérés du joug de 27 ans de dictature. En effet, vous avez été le fer de lance de la chute du tyran Compaoré. Vous avez bravé la peur et les armes du dictateur, certains /certaines d’entre vous sont tombé/es. Faites en sorte que votre sacrifice ne soit pas vain. La lutte doit continuer jusqu’à la victoire finale. Votre avenir est en jeu. Blaise Compaoré et son système ont montré pendant des décennies leur mépris à l’égard de la jeunesse. Aucune compromission n’est acceptable. La révolution des 30 et 31 n’a pas été achevée, c’est le temps de la mener jusqu’au bout maintenant, car cela y va de nos vies et de l’avenir de notre cher pays, le Burkina Faso. La forte mobilisation du 7 février doit continuer.

Exigeons des autorités de la transition une feuille de route claire et un début de solution des affaires pendantes (exemples des dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo). Nous ne voulons plus des discours creux sans suite. Nous voulons des actes concrets allant dans le sens des aspirations du peuple.

Exigeons des autorités de la transition qu’elles émettent un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré et François Compaoré, car ces deux personnes en cavale constituent une menace sérieuse pour la stabilité et la paix de notre pays. Ils ont tous les moyens financiers et humains nécessaires (entre autres : militants dit CDP, miliciens du RSP, mercenaires venant de pays voisins) pour mettre le Burkina Faso à feu et à sang.

Exigeons que l’hôpital qui porte encore le nom de Blaise Compaoré soit libéré de cette malédiction et prenne immédiatement le nom « 30 octobre » en souvenir des martyrs et martyres tombé/es lors du soulèvement populaire commencé ce jour historique.

Exigeons ensemble que tous les militaires du RSP répondent des assassinats de nos martyrs des 30, 31 octobre et 1er novembre 2014.

Exigeons la diminution du train de vie des autorités de la transition, car ils sont là grâce à la volonté et au sacrifice du peuple. Ils sont là pour servir et non pour se servir.

Des actes forts doivent être posés pour trouver une solution au sérieux problème de la formation et du chômage des Jeunes. Nos Jeunes n’ont pas de perspective d’avenir et il est temps d’y remédier.

Des actes de bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption et le népotisme doivent être posés impérativement afin que tout futur gouvernement issu des élections ne puisse faire autrement que suivre cette voie déjà tracée. Notre pays a assez souffert du népotisme, du clientélisme, de la corruption et de l’impunité sous les 27 ans de l’ère Compaoré.

La phrase « Rien ne sera comme avant » doit avoir une vraie signification.

Chers Compatriotes et Chères Compatriotes, les vrai/es démocrates et révolutionnaires se manifestent quand il faut prendre des risques, quand il faut lutter contre ceux qui confisquent les libertés et tuent les aspirations du peuple.

Dans cette phase cruciale de notre lutte, j’en appelle encore une fois à l’Unité d’Action et à la Solidarité de toutes les forces progressistes et démocratiques Burkinabé, tant sur place au pays que dans la Diaspora.

Quand un peuple est Uni et Déterminé, rien ne peut se mettre en travers de sa volonté.

Toutes et tous uni/es et déterminé/es, nous vaincrons.

Nan Laara, an sara.

Christine Paré
Christine_pare@yahoo.fr

Le 23 février 2015.

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