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Ouagadougou : Un grand « village moderne » ?

C’est du moins ce que l’on puisse dire au regard du comportement de certains citoyens « citadins ». La capitale burkinabè perd de jour en jour son lustre d’antan, sa saveur et sa douceur parce qu’en proie à l’incivisme. Un phénomène qui embrigade le développement et expose les citoyens à des dangers et diverses maladies. Des champs sur des voies, dans des six-mètres, derrières des concessions. Des véhicules garés çà et là, souvent dans les carrés, encombrant la circulation et exposant les riverains à plusieurs sortes de danger. Des déchets que l’on verse dans les fossés, dans les eaux du barrage, à la porte de certaines concessions, au milieu des six-mètres. C’est le constat que le l’on fait dès qu’on visite la majeur partie des quartiers de la capitale, Ouagadougou.

Le constat est clair dans les quartiers Tanghin, Tampouy, Zone 1, Karpala, wembtenga, 1200 logements, Rimkièta, Bissighin, Toubweogo, Somgandé, Gounghin, Cissin, Nagrin, Nab-Raga, Zogona, etc. de la ville de Ouagadougou. Le mil, le maïs, les laitues, sont cultivés dans n’importe quel coin et recoin de la ville. Des cultures qui, en plus d’être un nid pour des moustiques, obstruent les voies et servent souvent de terriers pour les bandits et braqueurs qui ont le malin plaisir de spolier les populations de leurs biens.

Ce petit champ de gombo et de maïs est situé au milieu d’un six-mètres dans le quartier Tampouy de Ouagadougou

La lutte contre le paludisme doit être inclusive

La lutte contre le paludisme et les maladies parasitaires ne peut avoir d’effet que si l’incivisme est combattu. Dans certaines cours, des cultures sont faites plongeant les habitants dans de gros risques de maladies. Les ordures et les eaux usées proches des concessions sont une porte ouverte pour toutes les maladies parasitaires. Il serait très difficile de lutter contre quelque chose en créant les conditions qui peuvent contribuer à la prolifération de cette chose contre laquelle on lutte au quotidien.

L’incivisme, une gangrène dans la capitale Ouagadougou

Chose anodine mais qui est source de nombreux problème à Ouagadougou, c’est l’incivisme des Ouagavillois. Des populations pratiques des cultures, en cette saison hivernale, sur certains six-mètres de la ville. Ces champs obstruent les voies et exposent les populations aux accidents de la circulation. Certaines personnes se plaignent de la situation mais leurs cris de détresse se perdent dans la croissance des plantes qui sont semées dans les coins et recoins de la ville.

Au quartier Tanghin, proche des rails, un citoyen avait, dans sa colère, détruit tout le champ de mil qui longeait les rails. Pour cause, il avait été agressé par des individus malintentionnés aux environs de 19h (GMT) qui lui avaient retiré son engin qu’il avait acheté il n’y avait que deux jours avant le braquage.  En effet, ses agresseurs s’étaient terrés dans le champ de mil qui longeait les rails pour lui tendre un guet-apens. Ils lui ont fait tomber de son engin avant de le récupérer et s’évanouir dans la nature. Le lendemain, muni de sa machette bien aiguisée, monsieur Raogo, c’est ainsi que nous décidons de le nommer, a défriché tout le mil à l’aller des rails où il avait été agressé, et a fait la même action au retour, côté opposé du lieu de son agression. Dans sa colère, il attendait le propriétaire du champ pour en découdre avec lui. Ce dernier ne s’est jamais présenté. Depuis ce jour, en lieu et place du mil ou du maïs, c’est un champ d’arachides que l’on peut voir.

Voici ce qui reste d’un six-mètres à Tanghin

Tout un six-mètre obstrué par des camions citernes et porte-chars

Au quartier Tanghin de Ouagadougou, l’incivisme a atteint son paroxysme. En effet, un propriétaire et réparateur d’engin lourd comme les bulldozers, des porte-chars, des camions citernes et bien d’autres engins, qui possède une parcelle à Tanghin a étendu son terrain sur un six-mètre pour exposer ses engins. A la saison hivernale dernière, les populations se sont insurgées contre les actes de cette personne parce que ses engins dégradaient les voies et rendaient difficile la circulation. Mais aujourd’hui, la circulation est plus que difficile avec ces gros engins qui ont obstrué toute la voie. « Ce n’est pas normal », s’écrit un de ses voisins qui est en chantier. « Quand je finirai de construire ma maison je vais mettre un mur sur ma limite et on verra où il mettra ses engins », ajoute-t-il.

Les maires des différents arrondissements de la ville de Ouagadougou sont interpellés sur tous ces actes qui mettent les communes en retard. Cela pourrait, en plus de développer les différentes communes de la capitale, sauver les populations de certaines maladies si des mesures sont prises contre cet incivisme qui devient une seconde nature au Burkina Faso depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014.

En ce qui concerne les ordures qui sont versées dans tous les coins de la ville et même dans les canaux de drainage d’eaux et les barrages, le maire centrale de Ouagadougou est invité à développer des initiatives dans le but de permettre aux citoyens de se débarrasser plus facilement de leurs ordures. Des poubelles publiques doivent être placées à chaque cent mètres dans les rues. Cela évitera de voir des ordures dans les barrages et canaux de drainage d’eau. Si d’autres pays d’Afrique l’ont fait, le Burkina Faso peut aussi arriver à le faire.

Armand Kinda

Infowakat.net

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2 commentaires

RAMAEL 30 août 2018 at 22 h 53 min

« Il serait très difficile de lutter contre quelque chose en créant les conditions qui peuvent contribuer à la prolifération de cette chose ». Ce bout de phase tiré de votre texte resume tout le problème de la capitale.
D’abord, la gestion de la ville, on ne peut plus clair, est chaotique. Très peu sont les quartiers qui disposent aujourd’hui de dépotoir public. Par exemples à karpala, il nya aucun dépotoir ni poubelle déposé par la mairie. Un citoyen, aussi civilisé soit-il, a quel pouvoir face aux ordures ménagères qui s’accumulent. Même les associations d’enlèvement des ordures ne savent où les jeter. Les reserves prevues par les ingénieurs pour servir de dépotoirs temporaires ont été détournées de leur usage puis vendues. La conséquence aujourd’hui, les maires le savent avant votre écrit.
Ensuite nos lotissements ne sont pas accompagnés d’aménagements si minimes soient-ils. C’est le citoyen dans sa recherche du pain quotidien, qui force la nature à lui ouvrir une route qu’on appellera par la suite 6 mètres. Karpaala est une illustration vivante. Meme un enfant de CP1 peut y dénombrer les voies dites aménagées. aucune n’est praticable. Peut-on dans ce cas vouloir que les habitants observent les bras croisés, la haute herbe des 6 mètres totalement impraticables toute la saison hivernale? Je crois que de deux maux, il choisir le moindre.
Bref. Derrière le problème de ce gros village déjà bondé de ruraux qui utilisent mal le peu d’installations modernes, il ya en un mot la démission de l’autorité. Les bourgmestres cherchent à devenir milliardaires. Propreté de la ville les intéresse moins.

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Made 6 septembre 2018 at 9 h 20 min

Mais que voulez-vous?
Rien ne prouve que les champ sont sur une route, puisque ya des quartiers lotis depuis 15 ans sans le moindre aménagement .

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