A LA UNE Actualité Burkina Société

Prestation de serment et investiture du Damiba : du mimétisme qui continue à nous tromper, selon Dr Luc Marius Ibriga

Donnant sa lecture sur la situation nationale, Luc Marius Ibriga est revenu sur l’avènement du MPSR. Il a également donné son point de vue sur les actes du conseil constitutionnel ce vendredi 25 février 2022 devant un parterre de journalistes au Centre Nationale de presse Norbert.

Le Mouvement Patriotique pour la sauvegarde et de la restauration (MPSR) a, après le coup d’Etat du 24 janvier dernier au Burkina Faso, fait une déclaration. Sur le petit écran, la junte affirme avoir pris sa responsabilité en mettant fin au régime du président Roch Kaboré. Face à cet état de fait, l’homme de conviction n’est pas convaincu.

« La responsabilité du militaire n’est pas de conquérir le pouvoir d’Etat. Leur responsabilité c’est de défendre l’intégrité territoriale du pays. Leur responsabilité était d’empêcher qu’un putsch du territoire national soit enlevé au Burkina Faso » a recadré Dr Luc Marius Ibriga.

Ainsi, le président du MPSR, Paul Henri Sandaogo Damiba a prêté serment le 16 février devant le conseil constitutionnel. Une situation compromise selon M. Ibriga. « Je trouve que cette prestation de serment n’a pas de raison d’être au plan juridique. Parce qu’elle n’est pas une cérémonie à part. La constitution ne connait que l’investiture du Chef de l’Etat. Et au cours de l’investiture du chef de l’Etat, il y a plusieurs phases dont la prestation de serment et la remise de la déclaration des biens. Même si l’acte 1 dit que le président prête serment à son article 28, cet acte 1 n’est pas supérieur à la constitution » a expliqué l’homme de droit.

Et de poursuivre : « or il se trouve que le président qui a prêté serment est arrivé au pouvoir par l’intermédiaire d’un coup d’Etat. Ce coup d’Etat n’existe pas comme mode d’accession au pouvoir. D’ailleurs dans notre constitution, le coup d’Etat est considéré comme devant conduire à ce qu’il y ait une désobéissance civile ».

Parlant de la démission de Roch Kaboré, le démocrate estime que « ce n’est pas entre les mains du MPSR que le président doit remettre sa démission ». De ses propos, il le fait soit en s’adressant à la Nation, soit par le biais d’une institution de la République. A ce niveau, « il appartenait au conseil constitutionnel de constater la vacance du pouvoir ».

Et compte tenu de la nécessité qui fait que la continuité de l’Etat doit exister, « c’est de prendre acte et d’appeler les forces vives à doter le pays d’une charte transitoire en fonction d’un certain nombre de règle. Après son adoption, on pourrait avoir une investiture. Alors que l’on a séparé prestation de serment et investiture qui va poser problème », a indiqué celui-là même qui s’est battu pour l’alternance démocratique au Burkina.

« Le président a déjà prêté serment de défendre la constitution et l’acte 1. Est-ce à dire que quand il y aura l’investiture il ne prêtera plus serment ? S’il ne prête plus serment cela veut dire qu’il peut prendre de liberté par rapport à la charte. Puisqu’il n’a pas prêté serment de rester et de faire respecter la charte. Donc vous voyez les incongruités que l’on constate et qui n’apportent pas quelque chose de plus à l’effectivité de la gestion du pouvoir », a-t-il conclu.

Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net

ARTICLES SIMILAIRES

Un féticheur met enceinte la femme stérile d’un pasteur

INFOWAKAT

Kenya : au moins 42 personnes sont mortes après la rupture d’un barrage

INFOWAKAT

Mali : Une hausse significative des dépenses militaires en 2023

INFOWAKAT

Accusation de massacre de civils par l’armée : le gouvernement burkinabè rejette cette allégation de human right watch

INFOWAKAT

Société : Un homme raconte comment sa mère a brûlé son visa et ruiné sa carrière de footballeur

INFOWAKAT

La Côte d’Ivoire annonce le rapatriement de 55 000 réfugiés burkinabè

INFOWAKAT

Laisser un Commentaire

Infowakat

GRATUIT
VOIR