L’Agence Nationale de la Météorologie (ANAM) au cours d’une conférence de presse organisée dans l’après-midi du jeudi 31 mai 2018, a indiqué qu’en ce qui concerne la prévision saisonnière des cumuls pluviométriques en Juin-Juillet-Août (JJA) et Juillet-Août-Septembre (JAS) de cette année 2018, il est prévu « globalement » une situation excédentaire à normale au Centre-Ouest et Est du pays en JJA, tandis que dans les parties Ouest, Sud-ouest, il est attendu une situation normale a déficitaire pour la même période. Une situation similaire est attendue en JAS sur la majeure partie du pays excepté la partie extrême sud-ouest ou une situation déficitaire à normale est attendue.
La prévision saisonnière est sous forme de probabilité et est périssable, selon Ousmane Ouédraogo, Chargé des prévisions climatiques à l’ANAM, qui indique dans la communication qu’il a donnée au cours de cette conférence de presse, que les prévisions peuvent changer suivant le comportement de tous les facteurs qui avaient servi à leurs établissements. En mi-juin et mi-juillet, une analyse de l’état d’évolution des indicateurs et des sorties des modèles climatiques sera effectuée par l’Agence Nationale de Météorologie (ANAM). Lesquelles mises à jour permettront de rectifier la prévision en cas de changement majeur au niveau des bassins océaniques. Par conséquent, l’ANAM recommande aux utilisateurs des produits climatiques de prendre attache avec elle pour les éventuelles mises à jour de la prévision saisonnière.
En termes de prévision nationale 2018, il ressort que durant la période juin-juillet-Août 2018, il est prévu globalement un cumul pluviométrique excédentaire à tendance normale sur les parties Est, Nord-Ouest et centre-ouest du territoire. Par contre sur les parties Ouest, sud-ouest, il est attendu un cumul normal à déficitaire. La partie centrale quant à elle aura un cumul normal à tendance excédentaire.
Durant la période Juillet-Août-Septembre 2018, il est attendu des cumuls pluviométriques excédentaires à tendance normale à l’extrême Est du pays et sur une partie des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest, centre-sud, centre-Est et les Hauts Bassins. Une situation normale à excédentaire est attendue dans les parties Centre-Est, Nord et Nord-Ouest du territoire. Pour la même période, la partie Sud-Ouest pourrait connaitre une situation normale à déficitaire alors que l’extrême sud-ouest du pays restera déficitaire à normale.
Les dates probables de début de saison des pluies, pour les pays sahéliens à régime monomodal, sont prévues à partir du 1er avril « où un cumul pluviométrique d’au moins 20 mm est enregistré pendant 03 jours consécutifs et sans épisode sec excédant 20 jours pendant les 30 jours qui suivent », a indiqué Grégoire Baki, chargé des prévisions agro-climatiques à l’ANAM. Les dates de fin de saisons de pluies, pour les pays sahéliens à régime monomodal, à l’en croire, sont attendues à partir du 1er septembre, quand un sol capable de contenir 70 mm d’eau disponible est complètement épuisé par une perte quotidienne d’évapotranspiration de 5 mm. Ainsi, a-t-il aussi indiqué que les durées maximales de séquences sèches se calculent à partir du nombre de jours secs consécutifs le plus long pendant les 50 jours après la date de début de la saison.
Au risque de se faire surprendre négativement par les caprices saisonniers, les météorologues ont invité les producteurs à tenir compte des prévisions saisonnières afin de planifier leurs activités. Ils leur demandent d’utiliser des semences améliorées qui sont résistantes aux sécheresses et peu consommatrices d’eau. Il faudrait, selon eux, éviter de mettre des cultures comme le maïs, le sorgho au niveau des bas-fonds au lieu du riz.
Aux éleveurs, il leur est demandé d’éviter de parquer les animaux dans des endroits humides car cela pourrait favoriser certaines épizooties. « Il faudrait que les éleveurs évitent d’emmener les animaux aux abords des cours d’eaux pour éviter qu’il y ait des morts par noyade », ajoute Grégoire Baki.
Dans la présentation des prévisions saisonnières des caractéristiques agro-climatiques de la saison des pluies 2018, il est recommandé de prendre des dispositions pour éviter les échecs de semis, pour résorber les déficits de production et prévenir les maladies que pourraient entrainer les déficits hydriques attendus dans les zones où des dates de début de saison tardive et des séquences sèches longues probables, à travers « le choix d’espèces et de variété de cultures résistantes au déficit hydrique ; l’utilisation des techniques culturales favorisant l’économie de l’eau du sol ; la limitation des apports supplémentaires d’engrais azote, pendant la période d’installation des cultures et celles à risques de sécheresse, etc. ».
Ernest Ouédraogo, Directeur Général (DG) de l’ANAM, a pour sa part, indiqué que ces informations ont été livrées pour permettre aux utilisateurs de mieux préparer leurs saisons et surtout permettre aux décideurs d’accompagner les populations. « De façon globale, en cette saison, on pourrait dire que la situation sera normale à tendance excédentaire. Ce sont juste les parties ouest et sud-ouest qui connaitront une situation moins avantageuse que les autres parties du Burkina Faso », a-t-il fait part avant de préciser qu’au niveau de la partie ouest, c’est-à-dire la zone soudanienne, la saison pluvieuse à « bel et bien » commencé.
Armand Kinda
Infowakat.net
