Le sergent Guiré Yahaya et l’adjudant-chef Dibloni Gbondjaté, sont les deux accusés à passer à la barre ce vendredi 27 juillet 2018, dans le cadre du procès du coup de force manqué de septembre 2015 qui a couté la vie à 13 personnes. Le premier est accusé de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, de meurtres, de coups et blessures volontaires alors que les deuxième cumule les mêmes charges en plus d’être considéré comme « auteur » d’attentat à la sureté de l’Etat. Tous ont plaidé non-coupable pour les faits à leur reprochés. Le sergent Guiré Yahaya, mécanicien de son état au sein du RSP, s’est retrouvé dans ce dossier dans des circonstances qui l’amène à en vouloir à son chef.
Le sergent Guiré Yahaya était mécanicien dans l’ex Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). Au moment des faits, il affirme avoir été appelé par l’adjudant-chef Dibloni Gbondjaté à aller dépanner une moto et un véhicule des éléments en patrouille en ville. Un simple appel qui vient de bouleverser toute sa vie car c’est dans cette mission où il s’est rendu avec son binôme Abdou Coulibaly qu’ils ont tous été filmés. Dans la vidéo qui se trouve dans le dossier, il apparait, selon le parquet militaire, un corps d’une victime gisant dans son sang. Les accusés n’ont pas reconnu les faits expliquant que le sieur Compaoré Abdou aurait juste fait des tirs en l’air quand ils avaient maille à partir avec des manifestants. Pour le parquet militaire, il n’y a pas de doute, ces deux militaires seraient les auteurs de ce meurtre.
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Me Alexandre Sandwidi de la défense a demandé au parquet à savoir s’il a pris le temps d’entendre l’auteur de la vidéo, pour savoir dans quel but elle a été prise, la situer dans le temps et dans l’espace. Il demande également qu’une étude balistique soit faite pour relier la balle qui a causé le meurtre à l’auteur de l’arme qui a tiré cette balle.
L’accusé, en ce qui le concerne, n’a pas reconnu les faits de meurtres et de coups et blessures volontaires à lui reprochés. Le parquet militaire pense que l’accusé est en train de faire un « revirement de 90° », lequel revirement à en croire Sidi Bekaye Sawadogo, membre du parquet militaire, est guidé par la « peur » parce que, pense-t-il que l’accusé s’est un peu écarté de sa déclaration consignée dans les procès-verbaux. « Nous n’inventons aucunement ce qui est contenu dans les PV », a-t-il dit. « C’est un revirement qui ne va pas le servir. C’est mieux de rester dans la droite ligne parce que ce revirement ne vous sera pas d’une grande utilité », conseille le procureur militaire Alioune Zanré. Il demande donc à l’accusé de rester coller à ses déclarations faites devant le juge d’instruction.
Me Rokia Ouattara, conseil du sergent Guiré, quant à elle, pense qu’ « on ne peut pas tirer, du fait qu’il (Guiré) soit allé à un dépannage d’une moto en ville, des faits infractionnelles ». Pour ce faire, elle dit rester toujours dans l’attente d’éléments qui montrent que son client a commis des faits infractionnels.
Les allégations qui ont fait réagir Me Séraphin Somé de la partie civile qui a tenu à faire remarquer que les faits de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat suppose que l’accusé a « aidé ou assisté » les auteurs de l’attentat à la sureté de l’Etat alors que Me Ouattara dit ne pas comprendre comment son client qui n’a pas tiré un seul coup de feu se retrouve à être auteur de meurtres et de coups et blessures volontaires.
Le sergent Guiré a demandé pardon au peuple burkinabè et a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Il a souhaité prompt rétablissement aux blessés. « Depuis que je suis né jusqu’à arriver dans l’armée, je n’ai jamais frappé quelqu’un. Ce qu’on me reproche, je n’ai jamais fait ça », conclut-il. L’audience a continué après lui avec l’interrogatoire de l’adjudant-chef Dibloni Gbondjaté.
Armand Kinda
Infowakta.net
