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Procès du putsch : Des présidents d’autres pays cités comme témoins

La guerre des témoins a eu lieu ce matin au procès du putsch manqué de septembre 2015. Ce jour a été consacrée à l’examen de la liste des témoins et du mémoire produit par la SCPA BONKOUNGOU et THIAM. Les différentes parties ont donné la liste des témoins à examiner. Un examen qui s’est fait dans un débat houleux.

Les avocats de la défense ont fait savoir qu’il appartient au parquet militaire « qui a la force publique avec lui » de procéder à la citation des témoins que désirent voir comparaître les accusés. Mais le parquet militaire et la partie civile s’inscrivent en faux à cette assertion. Pour eux, la citation des témoins que désirent voir comparaître les témoins doit se faire par voie d’huissiers.

En effet, le général Diendéré a dressé une liste de 25 témoins constitués en grande partie d’éminentes personnalités, dont le président Roch Marc Kaboré, le président de la Transition Michel Kafando, le cardinal Philippe Ouédraogo, l’ex ambassadeur de la France au Burkina Faso Gille Thibaut, l’ex ambassadeur des Etats Unis au Burkina Faso, Tulinabo Mushingui, le pasteur Karambiri, et bien d’autres personnalités. Sur les 25 témoins, 3 seulement ont été présents. Deux d’entre elles affirment n’avoir jamais reçu de citation à comparaitre de la part de qui que ce soit.  Elles disent avoir appris par voie de presse qu’elles ont été citées par le général Diendéré à comparaitre en tant que témoins. Ayant donc constaté beaucoup d’absence dans la liste des témoins cités par le Gal. Diendéré à comparaitre en tant que témoins, le président du tribunal Seydou Ouédraogo a demandé des explications aux conseils de l’accusé qui ont fait savoir qu’il appartenait au parquet militaire de procéder à la citation des personnes qu’entend voir comparaitre l’accusé. « Aucun témoin du général Diendéré n’a été cité et c’est une atteinte au droit de l’accusé », a dit Me BONKOUNGOU.

Lire aussi : Procès du putsch manqué : Des accusés appelés à être aussi témoins crée débat

La partie civile quant à elle pense que les citations devraient être faites par voie d’huissiers. Elle a souhaité que le tribunal applique la loi dans sa rigueur pour que « la salle des banquets ne soit pas une salle de jeu ». Selon la défense, la citation des témoins est faite sans frais et doit être adressée à la gendarmerie ou à tout autre agent de la force publique, conformément à l’article 105 et le dernier alinéa de l’article 106 du code justice militaire. Pour elle, c’est le parquet militaire qui a la force publique avec lui et il lui appartient de procéder aux citations des témoins que veulent voir comparaître les accusés. « Il n’appartient pas à l’accusé de citer qui que ce soit », selon la défense qui estime de ce fait que les articles 104, 105 et 106 du code de justice militaire doivent être lus de façon combinée.

Pour le parquet militaire, la défense devrait se rendre à la gendarmerie comme le dit la loi. Citant le code français de 2018, le parquet a fait savoir que « le ministère public n’est pas tenu de citer les témoins que veut voir comparaître l’accusé ».

En plus du général Diendéré, le général Djibril Bassolé, par son conseil, a aussi dressé une liste de témoins qu’il souhaiterait voir comparaître pour la « manifestation de la vérité ». Parmi ces témoins figurent les noms du président sénégalais Macky SALL, du président béninois Yayi BONI, du président nigérien Mamadou ISSOUFOU, du directeur de la justice militaire Sita SANGARE, de l’ex premier ministre Yacouba Isaac ZIDA, etc. Toutes ces personnes n’étaient pas comparantes car absentes. « Cette liste n’a aucun caractère sérieux », assène Me SOME de la partie civile, avant de demander ironiquement aux conseils de l’accusé d’ajouter le nom de Guillaume SORO pour compléter la liste. « Nous nous posons la question du manque de respect de la défense envers un tribunal. Nous nous insurgeons contre le manque de respect que certains de nos confrères ont envers une juridiction », s’insurge Me KAM de la partie civile. La défense a fait savoir qu’il n’y a aucune disposition qui interdit à un accusé de citer un témoin.

Me yérim THIAM ex bâtonnier du Sénégal, conseil du général Djibril Bassolé, a pour sa part cité Seydou Ouédraogo, président du tribunal comme témoin de son client. La partie civile a estimé que c’est une stratégie pour demander la récusation du président du tribunal.

En plus de l’examen des listes de témoins, le juge a procédé à l’examen du mémoire produit par  la SCPA BONKOUNGOU et THIAM.

L’audience a été suspendue à 17h et reprendra le vendredi 30 mars prochain à 9h pour délibérer sur les examens qui ont été faits.

Armand Kinda

Infowakat.net

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