Le Réseau national de Lutte Anti-corruption (RENLAC) a organisé le vendredi 8 septembre 2017 à Ouagadougou, une conférence publique bâtie autour du thème : « Corruption et lutte contre l’insécurité et le terrorisme : rôles et responsabilités des différents acteurs ». Il est ressorti dans ce panel que la corruption au sein des Forces de Sécurité et de Défense (FDS) « favorise et facilite » la pénétration des terroristes sur le territoire national.
Si dans les années antérieures le rapport du RENLAC n’épinglait pas profondément les différentes Forces de Défense et de Sécurité que compte le Burkina Faso en générale, force est de constater qu’en 2016, ces mêmes FDS qui étaient à féliciter dans les années antérieures pour leur civisme et patriotisme se battent aujourd’hui pour occuper la première place des institutions les plus corrompues du Burkina Faso.
En rappel, le rapport de 2016 du RENLAC a révélé que la Police municipale détient la Palme d’or des institutions les plus corrompues au Burkina Faso. Ensuite vient la douane en 3e position puis la Gendarmerie nationale en 4e position. Ainsi, ces places qu’occupent les FDS ne sont pas surprenantes car, à en croire Ismaël CISSE Secrétaire permanent de l’Organisation des Transporteurs Routiers du Faso (OTRAF), il y a « abus dans le contrôle par la Police, la Douane et la Gendarmerie même avec les routiers qui ont leurs papiers en règle ». Il suffit seulement aux transporteurs ou au chauffeur de glisser un billet dans ses documents avant de les remettre aux contrôleurs et le tour est joué. « S’il y a des corrompus c’est qu’il y a des corrupteurs », s’est-il indigné avant d’indiquer « sans doute de se tromper que les cas de corruption sur nos axes routiers sont réels ». Sur cette question, pense-t-il que les chauffeurs et transporteurs routiers se voient souvent obliger de tomber dans le jeu du contrôleur s’ils ne veulent pas être poursuivis pour « outrage à un agent en service ».
« La corruption favorise la pénétration des terroristes sur le territoire burkinabè »
Claude Bienvenu BADO, dans son intervention a indiqué que les enquêtes menées après les différentes attaques terroristes ont révélé une « affaire de complicité et corruption » dont ont bénéficié les terroristes pour pénétrer sur le territoire Burkinabè. A l’entendre, il suffit au routier de glisser un billet dans ces documents avant de les remettre aux contrôleurs et aucune fouille ne s’opère dans le véhicule en question. Selon Ismaël CISSE, les cas de corruption sont réels et persistent parce que certains routiers veulent arriver vite à destination et parce qu’il y a des agents qui veulent vivre au-dessus de leurs moyens. Dans ce sens, le Secrétaire exécutif du RENLAC Claude WETTA rassurant qu’il y a quelques fois une extorsion de fonds sur les axes routiers du pays, pense que si les terroristes arrivent à pénétrer facilement le territoire burkinabè, c’est parce que « les FDS sont plus préoccupées par l’argent que par le contrôle ».
La lutte contre la corruption doit cependant être une affaire de tous car, selon Claude Bienvenu BADO, le Ministère de la sécurité à lui seul ne peut pas venir à bout de cette gangrène. Mais il rassure que « la bonne gouvernance dans le secteur de la sécurité va améliorer les questions sécuritaires dans notre pays ».
Armand Kinda
Infowakat.net
