L’affaire de la réconciliation nationale anime toujours le débat au Burkina Faso. Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) a donné sa lecture sur cette question. Selon les responsables, la justice classique et traditionnelle sont convenables pour un rapprochement réussi. C’était ce jeudi 11 février 2021, à Ouagadougou.
D’entrée de jeu, le président du CISAG Issiaka Ouédraogo a situé la sensibilité et la complexité du sujet principal. Pour lui, depuis que le processus de la réconciliation est engagé, chacun voulant à tort ou à raison apporter sa part de lumière et de réserve sur la question. « C’est bien là, la preuve que le sujet est digne d’intérêt » a-t-il affirmé avant de préciser qu’il est évident qu’un besoin de clarification s’impose afin de mettre les Burkinabè sur la même longueur d’onde permettant de parler le même langage. « Pour l’instant, l’affaire semble encore assez floue dans les esprits des uns et des autres », a martelé le président du CISAG.
Il recommande d’identifier les dossiers qui doivent faire l’objet d’examen approfondi dans ce processus de réconciliation nationale. « Pour notre part, les dossiers dont les personnes ont été dédommagées ne doivent pas faire partie de cette réconciliation », a clamé M. Ouédraogo. Il estime qu’un certain nombre de dossiers méritent une attention particulière.
Ce sont entre autres, les crimes de sang et les crimes politiques, les conflits communautaires d’où provient le terrorisme pour la plupart, les crimes économiques et environnementaux. Il y a également les conflits fonciers, les conflits liés à l’orpaillage ou à l’exploitation minière, les conflits sociaux liés aux mouvements syndicaux.
Ainsi, le CISAG propose deux solutions pour la réconciliation nationale. Il s’agit de la justice classique et de la justice traditionnelle selon les cas. « Il est impérieux qu’une cellule composée de chefs coutumiers, religieux, de politique et de société civile qui travailleront sous la direction du ministère de la réconciliation nationale. Que cette cellule soit autonome afin que les débats soient sincères et francs pour la recherche d’une vision consensuelle sur chaque dossiers », à alléguer Issiaka Ouédraogo.
Cette nécessité impérieuse doit permettre de tirer les leçons du passé afin de réussir le processus de réconciliation en cours. Car a rappelé le CISAG, la journée nationale du pardon organisée en 2002 a été une mascarade puisque les gens n’ont pas pardonné, en témoignent les différentes réactions.
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net